Testing imminent pour l’e-prescription (update)

Le testing, par quelques pharmaciens et médecins, de la version 0.0 de l’infrastructure informatique devrait débuter sous peu.

Début février 2010, les organisations professionnelles des prestataires de soins avaient constitué l’asbl Recip-e afin de mettre au point un système de prescription électronique dans les soins ambulatoires. Le testing, par quelques pharmaciens et médecins, de la version 0.0 de l’infrastructure informatique devrait débuter sous peu, selon le Dr Philippe Jongen, qui représente la médecine générale au sein du projet Recip-e. “Les premiers briefings ont déjà eu lieu, même si nous n’avons pas encore accès au programme informatique via nos PC. Ce devrait néanmoins être très rapidement le cas.”

Les premiers essais d’envoi et de réception des ordonnances, avec des “patients tests” devraient débuter fin mars. “Les ordonnances utilisées dans ce cadre ne seront pas valides, tout comme les codes INAMI utilisés. L’objectif sera simplement de tester l’envoi des documents par le médecin et leur bonne réception par le pharmacien”, détaille Philippe Jongen. Par la suite, le système devrait être éprouvé dans deux zones pilotes – Termonde et Mons? – entre mars et septembre. S’il ne concernera dans un premier temps que les médecins et pharmaciens, il devrait être étendu à d’autres acteurs de santé tels que kinésithérapeutes ou infirmier(ère)s. Pour rappel, le volet technique de l’opération est confié à Accenture-Belgacom, avec qui l’asbl Recip-e a signé un contrat de collaboration l’an passé.

A terme, le système d’e-prescription devrait supplanter les prescriptions sur papier aux alentours de 2015. Très concrètement, il suffira au médecin de s’identifier sur un serveur central, avant d’y introduire sa prescription. Le pharmacien pourra ensuite y accéder grâce à l’eID du patient et à la sienne, et verra alors directement quel(s) médicament(s) il est supposé délivrer. Au nombre des avantages cités: pour le pharmacien, facilité de lecture (fini le vieux reproche de l’ordonnance illisible) et posologie directement accessible; pour le médecin, facilités au niveau du renouvellement des prescriptions. Le système, pour pratique qu’il paraisse, suscite néanmoins quelques réserves: en l’état actuel, il ne permettrait par exemple pas de prescrire d’autres produits que des médicaments. Une lacune, puisque certains traitements prescrits actuellement combinent médicaments et compléments alimentaires.

Update

Marc Nyssen, chef de projet de Recip-e, souhaite apporter les observations suivantes à propos de cet article:

1) L’infrastructure Recip-e a déjà été expérimentée par les membres du projet eux-mêmes au cours de la période comprise entre septembre 2010 et janvier 2011.

Il s’agit du test:

– des développements par Accenture-Belgacom (le système Recip-e de stockage temporaire des prescriptions cryptées),

– des développements par la plate-forme eHealth assurant un canal de communication sécurisé et plusieurs services de base indispensables,

– des modules pour l’intégration dans plusieurs progiciels pour médecins et pharmaciens.

2) Durant la période de février 2011 à juin 2011, Recip-e va passer par une autre phase de test, cette fois des oeuvres d’un certain nombre de médecins et pharmaciens bénévoles qui travailleront sur des données purement imaginaires, mais avec des progiciels bien réels pour médecins et pharmaciens. Objectif: réaliser des tests techniques et fonctionnels poussés.

3) Les régions de test pour la période suivante qui débutera normalement en septembre 2011, ne sont pas encore définies, mais durant cette période, l’on utilisera des données bien réelles, mais sans interférence des prescriptions papier.

4) Outre Accenture en charge de la réalisation technique et Belgacom, qui hébergera l’environnement de production (pilote), le projet repose complètement sur les services de base de la plate-forme eHealth, qui garantissent une communication sécurisée, réalisent de l’horodatage, exécutent de la gestion des utilisateurs et des accès et veillent à rendre possible une liaison impeccable avec MyCarenet.

5) Les médecins et pharmaciens démarreront leur session de travail avec leur e-ID, mais le pharmacien ne sera absolument pas approché via l’e-ID du patient, comme affirmé dans l’article.

Les patients se rendront avec leur prescription (papier), munie d’un code-barres unique supplémentaire chez le pharmacien de leur choix.

Le pharmacien lira le code-barres se trouvant en haut de la prescription et verra apparaître (après décryptage automatique) le contenu de la prescription immédiatement et sans équivoque dans son progiciel.

6) S’il est vrai qu’on démarrera avec des médecins et des pharmaciens, Recip-e n’en reste pas moins un système “générique” qui sera dès lors aussi utilisé pour les prescriptions des kinés et toute autre prescription de soins. Du reste, les kinésistes et le personnel infirmier font partie de l’a.s.b.l. Recip-e et collaborent activement aux développements, y compris dans la perspective de leur propre pratique.

7) L’étude sur le “déploiement national” devra expliciter la vitesse à laquelle Recip-e pourra être introduit. Nous n’avons actuellement pas encore la moindre idée de l’année, où le projet sera terminé. L’année 2015 est pour l’instant pure supputation!

8) Le médecin peut prescrire ce qu’il veut: les progiciels de prescription doivent toujours permettre du “texte libre” pour des éléments de prescription. Recip-e n’impose ici aucune limite. Cette “lacune” n’existe donc tout simplement pas! Les pansements, vitamines, etc. ont cependant bien leur place sur la prescription électronique.

Pour terminer, il convient de signaler que le projet a pu voir le jour grâce à l’apport et au soutien du comité d’assurance de l’INAMI.

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