Telenet freine officiellement le P2P et la consommation massive

© Belga
Kristof Van der Stadt
Kristof Van der Stadt Rédacteur en chef chez Data News

Telenet a terminé ses tests en matière de ‘traffic management’ et de ‘traffic shaping’. Il en résulte une politique formelle de gestion réseautique, où le trafic P2P et la consommation massive seront ralenties.

Telenet a terminé ses tests en matière de ‘traffic management’ et de ‘traffic shaping’. Il en résulte une politique formelle de gestion réseautique, où le trafic P2P et la consommation massive seront ralenties.

Il y a un peu plus d’un an, l’on apprenait que Telenet freinait explicitement la vitesse des applications poste à poste (‘peer-to-peer’) pour l’échange de fichiers, ce qu’on appelle en jargon télécom le ‘traffic shaping’. Il était question à l’époque d’un test d’une durée indéterminée, en fonction des résultats duquel une décision serait prise. C’est à présent chose faite, et cette décision a été communiquée vendredi dernier aux clients. Dans un courriel, l’entreprise présente à ces derniers sa politique de gestion réseautique.

Libre jusqu’où?

Telenet y explique notamment ce qu’elle entend exactement par ‘téléchargement libre’. Dans ces formules, Telenet n’applique aucune limite de téléchargement, mais une politique d’utilisation équitable (‘fair use policy’). Dans la cadre de sa nouvelle politique, Telenet déclare à présent qu’elle émettra pour la première fois un avertissement au client à partir d’une certaine limite de trafic de données, à savoir 150 Go/mois ou 250 Go/mois en fonction du type d’abonnement. A partir de ce seuil, Telenet vous considèrera comme un gros consommateur pour le mois en cours et pourra limiter temporairement votre vitesse en période de pointe. Cette adaptation s’effectuera par étapes de 3 Mbps à 1 Mbps minimum. Les limites supérieures pour les abonnements au ‘téléchargement libre’ seront par ailleurs fixées à 750 Go (Fibernet, Turbonet XL) et 1.250 Go (Fibernet 60 et XL).

Le porte-parole de Telenet, Stefan Coenjaerts, explique que la majorité des clients ne constateront aucune différence: “Moins de 5% de nos clients épuisent complètement leur volume de base. Et moins d’1% des clients sont considérés comme de gros utilisateurs. L’on ne peut quand même pas permettre que leur comportement sur le net indispose les 99 autres pour cent des clients.”

Le partage de fichiers P2P en recul

Dans le cadre de sa politique, Telenet déclare aussi formellement que le partage de fichiers poste à poste se verra attribuer moins de largeur de bande. “C’est ce que nous avions déjà fait au cours du test de l’année dernière. Nous ne faisons que le confirmer”, ajoute Coenjaerts. “Ce qui caractérise le partage de fichiers P2P, c’est que ces applications exigent directement pas mal de largeur de bande, ce qui risque de perturber votre propre navigation et celle des autres. Voilà pourquoi aux heures de pointe, nous réserverons 80% de toute la largeur de bande à l’ensemble des applications, exception faite du partage de fichiers P2P.” Ce système n’entrera en action que dans le cas d’une utilisation P2P simultanée massive dans votre zone (un ou plusieurs noeuds du réseau). En période normale, le partage de fichiers P2P ne pourra jamais absorber plus de 80 pour cent de la largeur de bande disponible. Par partage de fichiers P2P, Telenet entend explicitement les applications telles BitTorrent, Gnutella, eMule et Vuze. Il ne s’agit donc pas d’applications comme Skype ou iTunes, des applications de diffusion de la vidéo ou de la musique, ni de téléchargement via http ou de trafic usenet.

Le porte-parole s’est refusé à indiquer l’importance du partage de fichiers P2P dans le trafic réseautique de Telenet, mais elle devrait être en recul. Il dément par contre avec force le fait que Telenet soit confrontée à des problèmes de capacité, ce qui expliquerait le lancement de cette politique: “Tous les fournisseurs se livrent à de la gestion de réseau. Nous souhaitons simplement garantir une expérience optimale à tout un chacun et communiquer de manière transparente à propos de notre approche, comme le demandent l’Europe et la nouvelle loi télécom.”

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire