TechTour braque ses spots sur des entreprises technologiques belges prometteuses

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Frederik Tibau est rédacteur chez Data News.

Trois ans après son dernier passage, la caravane TechTour fait de nouveau escale dans notre pays. Une trentaine d’entreprises technologiques belges en quête de capital auront l’opportunité de se présenter à un groupe select de capital-risqueurs tant nationaux qu’internationaux.

The European TechTour Association, une organisation suisse qui tente de formuler une réponse à l’intérêt croissant pour les entreprises technologiques en Europe, met les starters et les entreprises en croissance en contact avec des investisseurs et des capital-risqueurs. L’objectif est de mieux faire connaître les ‘élus’ au sein de la communauté des capital-risqueurs, afin d’augmenter leur chance de récolter de l’argent.

Un jury composé de la crème des capital-risqueurs locaux a sélectionné douze entreprises belges en croissance (Avantida, NG Data, Zappware, CM Telecom, Flow, Restore,…) et une vingtaine de jeunes starters (neoScores, Seaters, DiscoverEdge, Ugentec, BeatSwitch, Moovly,…) pour le ‘Benelux TechTour’, qui fait étape cette semaine à Bruxelles, Anvers et Rotterdam.

Pour les entreprises en croissance, l’on a surtout pris en compte leur nombre de clients, leur chiffre d’affaires/bénéfice et leur développement au niveau international, alors que pour les jeunes starters, l’on a surtout mis l’accent sur le potentiel de la technologie à plus long terme. Il est étonnant qu’apparaissent des noms non encore remarqués jusqu’ici et pas encore connus par le grand public. Mais c’est aussi le but premier.

L’avantage de la formule TechTour, c’est que les ‘élus’ puissent se présenter d’un seul coup devant un grand nombre de capital-risqueurs et qu’ils apprennent à connaître ces derniers de manière aussi agréable qu’informelle durant trois journées. Les entreprises sélectionnées gagneront également en crédibilité, ce qui leur viendra bien à point ultérieurement, lorsqu’elles devront négocier une phase de capitalisation.

“L’on note la présence de pas mal de nouveaux noms”, explique Jurgen Ingels (Smartfin Capital, ex-Clear2Pay), le co-président du Benelux TechTour et ICT Personality of the Year. “Il y a trois ans, nous avions déjà organisé cette tournée, et nous retrouvons cette fois avec d’autres noms. Cela signifie que durant cette période, un certain nombre d’entreprises ont effectué une percée.”

Mais si l’on passe en revue la liste des 50 principales entreprises technologiques européennes ayant autrefois pris part à TechTour (et qui sont restées indépendantes), l’on n’en recense aucune belge. “C’est exact, et il y a une raison à cela”, approuve Ingels. “Il y a dix ans, il était encore très difficile de lancer une entreprise dans notre pays et ce, tant sur le plan financier que sur celui du support.”

“Heureusement, nous avons effectué une grande manoeuvre de rattrapage ces dernières années. Il y a à présent Startups.be, alors que le gouvernement prend lui aussi des initiatives pour rendre les investissements plus attractifs. Une véritable scène de startups est née en Belgique, ce qui est très bien en soi. Le problème se situe à présent surtout après la phase de démarrage.”

Ingels: “Les entreprises qui enregistrent un chiffre d’affaires de quelques millions, doivent pouvoir accomplir le pas vers l’Europe. Mais pour ce faire, elles ont besoin de 10 à 20 millions d’euros. Trouver une telle somme en Belgique, c’est très difficile. Les possibilités de financer une telle expansion sont nettement moindres que dans nos pays voisins. Résultat: il est malaisé, voire impossible d’internationaliser une entreprise de manière indépendante. Il est plus facile de vendre tout simplement à un moment donné.”

“La Belgique dispose de très belles entreprises. Nous sommes quasiment devenus un fournisseur d’un certain nombre d’acteurs américains en vue, et c’est dommage”, estime Ingels. “Nous devrions nous-mêmes pouvoir continuer de faire croître nos entreprises. Aux Pays-Bas c’est déjà plus aisé dans la mesure où davantage de fonds américains et britanniques y sont actifs.”

Clusters

Pour Ingels, une partie de la solution consiste à penser plus en termes de clusters. “Nous le faisons déjà – pensons à la scène biotech -, mais nous devrions le faire encore beaucoup plus explicitement dans quelques autres secteurs où nous nous distinguons. Je pense par exemple à fintech, à e-health et à la logistique. Si le gouvernement associe les stimulants fiscaux à un puissant cluster, il attirera entreprises et investisseurs.”

Ingels et son partenaire Wim De Waele (ex-iMinds) vont à partir du mois de septembre développer ce genre de cluster pour les entreprises fintech dans notre pays. “L’on trouve pas mal de talent au sein d’entreprises telles Vasco et Ogone, et nombre de grandes sociétés financières disposent d’un siège central dans notre pays (Swift, MasterCard,…)”, ajoute-t-il encore.

Last but not least, il y a de nombreux starters belges intéressants actifs en fintech. Il convient donc d’interconnecter tous ces éléments en un écosystème, puis de faire connaître le cluster à l’échelle internationale.”

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