Swift sort un lapin suisse de son chapeau

Le réseau de traitement des transactions bancaires internationales Swift a trouvé la parade face aux critiques de l’Europe sur la consultation des données bancaires par les services de renseignement américains. En effet, le centre informatique des Pays-Bas va trouver un prolongement en Suisse.

Le réseau de traitement des transactions bancaires internationales Swift a trouvé la parade face aux critiques de l’Europe sur la consultation des données bancaires par les services de renseignement américains. En effet, le centre informatique des Pays-Bas va trouver un prolongement en Suisse.

Les données relatives aux paiements au sein de l’Union européenne seront échangées entre ces deux centres, de sorte que seuls les paiements transatlantiques pourront être vérifiés par les services américains de sécurité. En fait, deux zones seront donc créés. Vous avez dit simplicité?

Swift, dont le quartier général rutilant se trouve à La Hulpe, est sous la tutelle de la Banque Nationale. Or ses activités ont été largement critiquées depuis les attentats du 11 septembre et la demande de Washington de pouvoir consulter les données sur le trafic bancaire. Qui plus est, le Ministre des Finances de l’époque, Didier Reynders, semblait au courant depuis 2002. Le gouvernement belge a beau minimiser les faits, l’Union européenne n’en a pas moins réagi très vivement en s’interrogeant sur le respect de la vie privée. D’autant que de nombreuses entreprises privées font aussi appel au réseau Swift. De son côté, Swift s’est justifiée en affirmant que “de nombreuses vies avaient ainsi pu être sauvées” grâce à cette technique éprouvée. Sans toutefois pouvoir prouver ses dires.

Le fameux ‘compromis à la Belge’ d’installation d’un deuxième centre de traitement en Suisse est complètement bancal. Non seulement la Suisse n’est pas tenue de respecter les dispositions européennes sur le respect de la vie privée, mais la situation géographique du ‘datacenter’ même n’a plus guère d’importance. Si Swift autorise la consultation de ses données, point n’est besoin d’opérer au départ des Etats-Unis. Le lieu de stockage des données n’est nullement pertinent puisqu’il s’agit d’un réseau international. De plus, s’établit une sorte de droit acquis selon lequel les données de paiement transatlantiques peuvent être interceptées par les services de renseignement américains. Pas de quoi fouetter un chat, estime Swift. Mais l’arrogance avec laquelle les critiques européennes sont balayées d’un revers de manche est inquiétante. Si l’Union européenne en général, et la Belgique en particulier, veut continuer à être prise au sérieux, elle doit s’opposer à cette décision…

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