Sur Steam, tout est possible, pour autant que cela ne soit pas illégal

Goat Simulator, l'un des tubes les plus inattendus sur Steam © © DN
Els Bellens

Alors que des services internet en vue tels Twitter, Reddit et Facebook tentent de trouver de nouvelles manières de gérer plus ou moins le contenu placé sur leurs plates-formes respectives, Steam annonce que chez elle, tout est possible, à condition que cela ne soit pas illégal.

Steam, la principale plate-forme de téléchargement de jeux pour PC au monde, a dans un communiqué placé sur son blog donné davantage d’explications sur les règles qu’elle applique dans son Steam Store. Il s’agit là du résultat de la controverse née autour d’un jeu dans lequel les participants entraient dans la peau d’un tireur dans une école, un sujet à tout le moins extrêmement sensible, surtout aux Etats-Unis où rien que cette année, plus de deux cents personnes ont déjà perdu la vie dans des fusillades de masse.

A la suite des nombreuses critiques acerbes, Valve, la société-mère de Steam, a retiré ce jeu de la plate-forme, parce que, à l’entendre, son auteur avait précédemment déjà été banni. Le service ne souhaite cependant pas se prononcer sur le contenu du jeu.

Par voie d’un communiqué publié sur son blog, Valve adopte à présent une position étonnante dans la mesure où elle s’écarte complètement de celle des autres plates-formes de services. Des sites tels Twitter, Reddit, Facebook et YouTube tentent en effet plutôt de modérer plus ou moins le contenu de leurs plates-formes, généralement du reste à la demande des utilisateurs ou en raison de l’opinion publique, après un énième scandale.

Tout un chacun peut s’improviser éditeur

L’internet tel qu’on le connaît aujourd’hui, a crû grâce à ce qu’on appelle du ‘user generated content’ (contenu généré par les utilisateurs). Les services les plus populaires proposent surtout des plates-formes sur lesquelles les utilisateurs peuvent publier leur contenu. Résultat: ils le font massivement, ce qui fait que ces sites sont par moments aux prises avec des scandales liés à des campagnes d’intimidation poussées (Twitter), à de la manipulation politique (Facebook), à des déclarations racistes ou sexistes (Reddit, Twitter, la moitié d’internet), et à des vidéos de gens qui se suicident (YouTube). Au moyen de divers algorithmes et d’équipes entières de modérateurs, ces services recherchent une manière de solutionner le problème.

Sur ce point, il n’en va pas autrement chez Steam. Les auteurs de jeux peuvent proposer ceux-ci en vente via la plate-forme, mais parfois, il s’avère que ces jeux sont de mauvais goût ou qu’ils ne fonctionnent tout simplement pas. C’est là un problème auquel Steam est confrontée depuis assez longtemps déjà. Des programmes tels Steam Greenlight, par lequel les joueurs pouvaient voter à propos de la qualité de tel ou tel jeu, ont déjà été testés, puis supprimés. Tout semble indiquer cette fois que Valve ne passera plus par là. Dans un communiqué posté sur son blog sur le site web officiel, un collaborateur de Steam, Erik Johnson, signale que la plate-forme continuera de publier tous les jeux, à moins qu’ils ne soient illégaux ou “straight up trolling”, à savoir des jeux considérés préalablement déjà comme des plaisanteries de mauvais goût.

Valve signale que tous les jeux figurant sur sa plate-forme ne répondent pas aux valeurs défendues par l’entreprise, et ajoute qu’elle souhaite surtout laisser aux utilisateurs mêmes le choix des jeux qui leur plaisent. Entre-temps, elle continue d’empocher un pourcentage sur tous les jeux négociés sur Steam, même sur ceux que la morale réprouve.

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