Renforcement du contrôle antitrust dans la Silicon Valley

Stefan Grommen Stefan Grommen est rédacteur de Data News.

Le départ du patron de Google, Eric Schmidt, du conseil d’administration d’Apple illustre bien l’attention croissante accordée par les autorités antitrust américaines à la Silicon Valley.

Le départ du patron de Google, Eric Schmidt, du conseil d’administration d’Apple illustre bien l’attention croissante accordée par les autorités antitrust américaines à la Silicon Valley.

Après l’approche nettement plus laxiste de l’administration précédente, voici que la Silicon Valley semble être devenue une priorité sur le plan du respect plus strict de la législation antitrust aux Etats-Unis. A cet égard, la démission d’Eric Schmidt, CEO de Google, du conseil d’administration d’Apple constitue certainement la solution la plus facile dans le cadre de l’enquête entamée par la Federal Trade Commision (FTC) à propos de conflits éventuels entre les deux entreprises.

Outre la téléphonie mobile (l’environnement Android de Google face à l’iPhone d’Apple), des problèmes se sont multipliés aussi au niveau des systèmes d’exploitation et des applications (avec entre autres le refus d’Apple d’agréer le programme Voice de Google pour l’iPhone). Apple affirme que ce départ était le résultat “d’une décision conjointe”, parce que “Google pénètre davantage dans la sphère des activités de base d’Apple”, de sorte que “l’efficacité d’Eric Schmidt diminuerait nettement du fait qu’il serait toujours plus souvent tenu à l’écart des réunions.”

L’on estime généralement qu’il ne s’agit là que d’un premier exemple de l’attention soutenue que Washington accorde à tout ce qui se passe dans l’industrie high-tech. Comme ce fut le cas de Microsoft par le passé, c’est à présent à Google d’être davantage visée, parce que cette entreprise déploie depuis quelques années maintenant un éventail toujours plus large de produits et d’activités en combinaison avec une position de marché écrasante dans son activité de base.

Plus on regroupe d’activités dans un assez petit groupe de grandes sociétés, plus les autorités contrôlent si une saine concurrence subsiste entre les différents acteurs. A cet égard, l’on s’attend donc aussi à ce que la collaboration entre Microsoft et Yahoo! – en vue de concurrencer Google – ne soit guère remise en question par les autorités pour justement créer en équilibre entre les deux blocs.

Outre les contrôles visant des possibles conflits au sein des conseils d’administration, d’autres actions sont encore attendues. C’est ainsi que le ministère américain de la Justice enquête à présent dans la Silicon Valley sur des pratiques utilisées dans l’engagement de personnel.

Actuellement, il y a du reste encore un membre du conseil d’administration d’Apple qui siège aussi chez Google, en l’occurrence Arthur Levinson, ex-CEO de Genetech. Lui aussi serait soumis à une certaine pression pour qu’il s’en aille. L’enquête n’est pas encore terminée, souligne la FTC.

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