“Regrouper des pans de Motorola et de Nortel”

Stefan Grommen Stefan Grommen est rédacteur de Data News.

La société d’investissements Advent International entend fusionner deux divisions en difficultés de Nortel et de Motorola dans une co-entreprise. De précédentes tentatives dans ce sens ont échoué.

La société d’investissements Advent International entend fusionner deux divisions en difficultés de Nortel et de Motorola dans une co-entreprise. De précédentes tentatives dans ce sens ont échoué.

Les investisseurs lorgnent une composante du fabricant de réseaux Nortel et la branche des mobiles de Motorola. L’idée est de faire une nouvelle entreprise des deux divisions en difficultés. Voilà ce qu’annonce le journal britannique Financial Times sur base de sources proches de la société d’investissements Advent International. Cette organisation recherche des co-investisseurs pour son projet. Aucune des parties concernées n’a confirmé ce dernier.

L’idée de regrouper des pans de Nortel et de Motorola n’est pas neuve. En 2008, Motorola avait approché Nortel dans l’espoir d’héberger sa division mobile chancelante dans une co-entreprise. Cette division pourrait alors davantage se concentrer sur le développement d’équipement pour la technologie du haut débit mobile Wimax. A l’époque, des rumeurs circulaient à propos du fait que l’entreprise à constituer pèserait plus de 10 milliards de dollars. Finalement, ce projet capota.

En 2001 aussi, des accords de collaboration similaires entre les deux fabricants de matériel ne parvinrent finalement pas à décoller. Cette année là, ils entendaient se lancer ensemble sur le marché des technologies 3G, telles UMTS et W-CDMA. Détail piquant: l’actuel patron de Nortel, Michael Zafirovski, a assumé jusqu’en 2005 une fonction directoriale chez Motorola.

D’autres sources indiquent que des parties de la société Nortel en difficultés sont convoitées par quelques firmes homologues. C’est ainsi que Siemens Enterprise Communications examinerait la possibilité de lancer une offre sur la division de Nortel qui développe des réseaux de communication professionnels. Nortel approcherait des entreprises homologues dans une tentative de restructurer son organisation et de se défaire de ses activités en perte.

Cela fait pas mal de temps déjà que Nortel ne va pas bien. La société canadienne a en effet clôturé 2008 sur une perte nette de 5,8 milliards de dollars (4,6 milliards d’euros), soit six fois plus qu’en 2007. En janvier 2009, le tribunal lui accordait la protection contre la faillite, notamment les activités en Amérique du Nord et en Europe. Peu après, des administrateurs extérieurs furent nommés. Pour renverser la vapeur, la société présenta un plan radical d’économies prévoyant la suppression de plus de 1.300 emplois. Ce plan s’ajoute en fait à une réduction d’effectifs de 1.200 personnes annoncée précédemment.

Chez Motorola, cela ne va guère mieux. En 2008, la société a pour la deuxième fois en un an licencié 3.000 collaborateurs. C’est suite à des chiffres de vente décevants que l’entreprise américaine avait pris cette décision. Ce recul des ventes, la direction l’attribue à la mauvaise situation économique. C’est surtout la division produisant les téléphones mobiles qui est touchée. Le plan prévoyait que cette division soit rendue autonome au troisième trimestre de 2009, mais cette décision a été il y a peu officiellement annulée.

En collaboration avec Computable

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