Quand commencera la consolidation des opérateurs télécom?

Une consolidation paneuropéenne ne sera pas encore à l’ordre du jour cette année mais pourrait bien se dérouler dans les 18 ou les 24 mois. Aujourd’hui, l’Europe compte quelque 25 acteurs importants. Ce chiffre pourrait très bien chuter à 17 opérateurs, dont Belgacom.

Une consolidation paneuropéenne ne sera pas encore à l’ordre du jour cette année mais pourrait bien se dérouler dans les 18 ou les 24 mois. Aujourd’hui, l’Europe compte quelque 25 acteurs importants. Ce chiffre pourrait très bien chuter à 17 opérateurs, dont Belgacom.

Selon l’étude récente “In the eye of the telecom-media storm” du groupe de consultants Arthur D. Little et Exane BNP Paribas, le nombre d’acteurs importants pourrait être ramené à trois. Mobistar pourrait fusionner avec Telenet, un scénario qui s’est déjà vu par le passé. Et KPN rachèterait les petits fournisseurs de services qui restent. “Plusieurs scénarios sont possibles. Cela dépendra de la stratégie de KPN ou de l’opérateur câble Voo. Afin de renforcer leur position, ils pourraient se lancer dans une campagne commerciale “disruptive” agressive, avec des tarifs large bande deux fois moins chers qu’aujourd’hui. S’ensuivrait alors une guerre des prix qui pourrait influencer les scénarios de consolidation. Belgacom devra suivre et ne peut limiter ses tarifs à une partie du pays.”, explique Jan Fisch, directeur et expert en télécom d’Arthur D. Little. Etant donné qu’au sein de l’Europe, la Belgique est le pays où les factures de téléphonie sont les plus élevées, tant pour les gsm que pour le bande large, il y a énormément de marge de manoeuvre pour les opérateurs concurrents. Un utilisateur gsm paie en moyenne 32 EUR par mois. Avec un montant moyen de 60 EUR pour le haut débit et la téléphonie, la Belgique est également la plus chère d’Europe, à l’exception de l’opérateur espagnol Telefonica. C’est en partie pour cela que la marge bénéficiaire brute de Telenet en tant qu’opérateur alternatif, est l’une des plus élevées, comparée à celle d’acteurs similaires dans d’autres pays européens. Pas étonnant qu’avec l’Espagne et la Suisse, la Belgique soit la nation où la concurrence est quasi inexistante (voir encadré).

D’autre part, et toujours selon le rapport, il y a des chances que les solutions mobiles à haut débit gagnent du terrain, précisément parce que les tarifs de l’Internet à large bande sont si chers. “Si l’on propose une solution à 25 EUR par mois pour un service d’une capacité de 1 Mbit/s, cela commence à devenir intéressant. En Autriche, au cours des trois derniers mois de l’année dernière, quasi trois-quarts des nouveaux utilisateurs du haut débit ont opté pour une solution mobile.” Arthur D. Little s’attend, d’ici 2012, à ce que les données mobiles soient utilisées par la moitié des abonnés GSM. “A court terme, la Belgique et les Pays-Bas ne seront plus précurseurs parce qu’il y a déjà une pénétration importante des connexions à large bande sur le réseau fixe”, pense Jean Fisch. Les acteurs existants tels que Telenet et Belgacom devront défendre leur part de marché avec des vitesses plus rapides et une offre ‘triple play’ haut débit, télévision digitale et téléphonie.

Pour la première fois, l’ADL voit un consensus sur le marché, permettant à l’intégration de la téléphonie fixe et mobile de devenir un ‘business model’. Il y a non seulement les possibilités d’économies, mais si le client y réagit positivement, ce sera plus facile de proposer de nouveaux services. Cependant, la demande reste aujourd’hui très limitée. A la fin de l’année dernière, France Télécom a vendu 700.000 appareils Unik. Cela paraît énorme, mais cela ne représente que 4,4% de tous les clients GSM. Et même si en théorie, les opérateurs pourraient économiser pas mal d’argent, celui-ci pourrait bien être rogné par les problèmes d’organisation et de réglementation. “Il existe par exemple des problèmes avec l’intégration de Proximus et de Belgacom.”

La question est de savoir si la Belgique dispose de la masse critique pour que Belgacom puisse continuer à exister de manière indépendante, alors qu’il pourrait bien être absorbé par l’un des grands acteurs paneuropéens. “A long terme, il s’ensuivra une consolidation paneuropéenne, afin de réaliser des économies, sans autre forme de procès, si ce n’est de meilleurs positions de négociations avec le fournisseur, afin de pouvoir davantage faire face aux grands concurrents. Actuellement, il n’existe aucun élément qui indique que Belgacom doive modifier sa position. La consolidation sera favorisée par les opportunités.”

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