Qu’est-ce qui occupe les informaticiens toute la journée?

La crise financière actuelle et le malaise économique n’ont pas qu’un impact sur les résultats et les projets d’investissement des entreprises. Les coûts fixes et les investissements dans l’informatique s’en ressentent également. Dans beaucoup de sociétés, le slogan “cash is king” est de rigueur.

La crise financière actuelle et le malaise économique n’ont pas qu’un impact sur les résultats et les projets d’investissement des entreprises. Les coûts fixes et les investissements dans l’informatique s’en ressentent également. Dans beaucoup de sociétés, le slogan “cash is king” est de rigueur.

Les perspectives économiques pour 2009 ne sont pas brillantes et certains de nos pays voisins, dont la puissante Allemagne, se trouvent aujourd’hui officiellement dans une situation de récession ou se dirigent droit dedans, les budgets sont rabotés et les projets reportés. Dans de nombreuses organisations, le département informatique ne fera pas non plus exception. Pour le CIO, cela pose des défis importants. En effet, souvent, les réorganisations et les restructurations des processus d’entreprise occasionnent plutôt davantage de travail sur le plan informatique qu’elles ne le diminuent. La bonne utilisation des ressources financières et humaines sera cruciale.

Vous pouvez scinder les coûts informatiques en deux catégories: d’une part, les coûts opérationnels et d’autre part, les investissements ou l’implantation de nouveaux systèmes ou processus qui ont pour résultat des amortissements. Les deux mangent bien entendu dans la même assiette que l’on appelle “cash”.

En ce qui concerne les coûts opérationnels, une période de réduction des coûts est plutôt une opportunité qu’une menace. Cela oblige une organisation (IT) de remettre clairement de l’ordre dans les coûts selon les activités pour avoir ainsi une bonne vue sur sa structure des coûts; Quel est le coût de chaque activité et de chaque système? Qu’est-ce qui occupe les informaticiens toute la journée? A quoi dépensons-nous notre argent et surtout pourquoi? Sans cette prise de conscience, il est difficile voire impossible de prendre des décisions fondées. Nous trouvons un grand nombre d’opportunités dans des domaines tels que le contrôle des licences des logiciels et des contrats, la standardisation des logiciels au sein de la société, un seul logiciel pour une seule fonctionnalité et la gestion des différentes versions. La mesure et l’optimisation des logiciels et leur utilisation est souvent synonyme de gain rapide. Il existe de bons outils sur le marché ou des entreprises qui peuvent vous aider. La maîtrise des nouvelles (modestes) demandes de nouveau matériel ou d’un nouveau logiciel est une autre source d’économie. C’est au département informatique, et pas à l’utilisateur, de choisir quels sont les logiciels et quel est le matériel que l’entreprise utilise (en concertation tout de même avec l’utilisateur). Un autre poste de coût important est la partie “human resource”. Vous devez déterminer une stratégie de recrutement claire mais surtout POURQUOI vous avez choisi des parties à externaliser ou à traiter en interne; est-ce que c’est le coût qui en est la raison ou ce sont les compétences ou ……les deux? Examinez l’objectif et déterminez surtout au préalable la raison et l’effet recherché. Ne laissez pas cette tâche à l’outsourcer lui-même et surtout estimez d’abord comment vous pouvez le faire vous-même de manière efficace, avant de vous lancer dans des négociations commerciales. Un autre poste de coût qui a pris de l’ampleur ces dernières années concerne les coûts liés à la communication, et pas seulement le trafic gsm. Quant à savoir si ce service se retrouve directement dans les frais liés à l’informatique n’a à vrai dire aucune d’importance. Cela reste du “cash out”. Et l’histoire est à peu près la même: analysez, tentez de comprendre les coûts, cherchez des solutions alternatives et négociez avec vos fournisseurs. Ces exercices demandent en particulier beaucoup plus d’attention en période de restructuration et de réduction des coûts mais devraient en fait avoir lieu sur une base continue. Cela renforce un département IT et augmente son efficacité, même lorsque les résultats de l’entreprise sont bons.

Pour ce qui est des investissements, il est important d’établir les priorités et de définir des catégories pour comprendre pourquoi vous devez ou voulez faire ces investissements: la première catégorie reprend ce que vous DEVEZ absolument faire (d’un point de vue stratégique, pour faire tourner votre infrastructure, sur le plan légal, etc.). La deuxième reprend ce que vous (et votre société) VOULEZ absolument faire (réaliser le ROI en 1 an, des économies). C’est surtout autour de cette catégorie qu’ont lieu les discussions et les combats d’arrière-garde.

Pour finir, de bons critères et un bon forum de décision sont essentiels. Une entreprise devra prendre conscience de ce qu’elle veut que fasse absolument le département informatique, mais surtout des risques et de l’impact de ce qui est reporté ou supprimé. Cet exercice est probablement le plus important ici. Chacun devra faire des choix.

Philippe Van Haren est CIO de Borealis Group et membre du comité exécutif du CIO Forum, le réseau professionnel en Belgique depuis 2001 pour les CIO et les cadres dans le domaine des TIC. Le CIO Forum tente de manière constructive et en collaboration avec différents CIO, d’apporter un éclairage de terrain par rapport aux enjeux des TIC et aux défis qui sont associés à ce secteur.

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