Prophets recrute via une chaîne de blocs

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Frederik Tibau est rédacteur chez Data News.

L’agence anversoise de marketing et de communication Prophets vient de conclure un premier contrat de travail par le biais d’une chaîne de blocs. “Une fois le concept imaginé, il n’est pas difficile de le traduire en une appli de type blockchain.”

En Belgique en tout cas, la technologie de la chaîne de blocs en est encore à ses balbutiements. Les banques s’y intéressent et les fanas de technologie y voient un boulever-sement des méthodes existantes d’en-registrement et d’authentification, même si les initiatives concrètes ne sont pas très nombreuses. Tandis que la législation reste muette.

Quoi qu’il en soit, l’agence anversoise de marketing et de communication Prophets a décidé de ne plus palabrer et lance une première intéressante. “Nous avons pour la première fois conclu un contrat de travail via la chaîne de blocs, ceci avec notre nouvelle collaboratrice UX, Christine Lamot, confie Bram Cappaert, stratège chez Prophets. Cette solution garantit non seulement une authentification sécurisée, mais aussi une belle économie de papier. Il faut voir cette initiative comme un signal à destination des pouvoirs publics pour qu’ils réfléchissent à la mise en place d’un cadre juridique pour une procédure comme un contrat de travail. Car demain, beaucoup de tâches pourront être simplifiées en faisant transiter ces transactions personnelles, qu’elles concernent l’argent ou non, par la chaîne.”

Cappaert est conscient du fait qu’il n’appartient pas à une agence de marketing de développer le prochain protocole de la chaîne de blocs, même si “nous pouvons jouer un rôle dans la couche applicative au-dessus. En l’occurrence, nous nous intéressons surtout aux applications B2B car il faudra encore attendre un certain temps avant que le blockchain ne perce en B2C. Cela dit, il est parfaitement possible d’utiliser la technologie pour régler par exemple l’aspect contractuel du paiement de affiliation d’un membre ou pour des transactions comme réserver ou libérer une chambre d’hôtel.”

“Une fois le concept imaginé, il n’est pas difficile de le traduire en appli de blockchain, ajoute Lucas Caesens, creative technologist chez Prophets. On trouve déjà quantité de logiciels qui peuvent servir à ce niveau.”

Prémature

Si la technologie doit permettre l’établissement de smart contracts, plusieurs facteurs semblent montrer qu’il est périlleux de parler déjà de révolution lorsqu’il est question de la chaîne de blocs. “Il n’est pas encore possible de traiter de grosses transactions bancaires parce que la technologie reste lente, explique encore Caesens. Dans la plupart des tests, on en arrive à 4 à 7 transactions par seconde. Dans le secteur bancaire, ce n’est pas terrible. De même, au niveau énergétique, le blockchain est encore inefficace. Devoir chaque fois consulter des listes pour voir si toutes les transactions sont légitimes nécessite tant de puissance de calcul sur tant d’appareils différents que la consommation d’énergie sera énorme. Enfin, il faut tenir compte de la régulation. Si la technologie est au point et que la législation suit, la nature même de très nombreux emplois sera très différente. Songeons par exemple au notaire. Mais à nouveau, nous n’en sommes pas encore là.”

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