Plus d’argent fédéral dans l’ICT, mais moins d’informaticiens

Stefan Grommen Stefan Grommen est rédacteur de Data News.

Les pouvoirs publics fédéraux ont vu leurs budgets ICT disponibles augmenter de 6,5% sur les 5 dernières années. Le nombre d’informaticiens à temps plein a pour sa part régressé de 16,2%. Tels sont les chiffres avancés dans la deuxième enquête Fed-e View sur l’état de l’informatisation des administrations publiques. Cependant, note encore l’étude, les directeurs ICT des administrations estiment à 1.025 informaticiens le manque d’effectifs pour fonctionner de manière optimale. L’enquête Fed-e View a été réalisée pour la première fois en 2004. A l’époque, les pouvoirs publics fédéraux employaient 4.791 informaticiens et disposaient d’un budget ICT de 404 millions EUR. En 2009, on recensait 4.555 informaticiens pour un budget ICT de 576,5 millions EUR.

Les pouvoirs publics fédéraux ont vu leurs budgets ICT disponibles augmenter de 6,5% sur les 5 dernières années. Le nombre d’informaticiens à temps plein a pour sa part régressé de 16,2%. Tels sont les chiffres avancés dans la deuxième enquête Fed-e View sur l’état de l’informatisation des administrations publiques. Cependant, note encore l’étude, les directeurs ICT des administrations estiment à 1.025 informaticiens le manque d’effectifs pour fonctionner de manière optimale.

L’enquête Fed-e View a été réalisée pour la première fois en 2004. A l’époque, les pouvoirs publics fédéraux employaient 4.791 informaticiens et disposaient d’un budget ICT de 404 millions EUR. En 2009, on recensait 4.555 informaticiens pour un budget ICT de 576,5 millions EUR. Le budget ICT moyen par fonctionnaire a légèrement augmenté à 3.920 EUR. “Cette hausse des budgets montre que notre pays investit convenablement dans l’ICT publique, explique Jan Deprest, président de Fedict. Et la baisse du nombre d’informaticiens s’inscrit dans une évolution à laquelle n’échappe pas le secteur public d’être ‘leaner and meaner’. De plus, nous collaborons davantage avec le secteur privé.”

L’étude est basée sur les réponses des directeurs ICT de 49 des 52 départements ICT fédéraux. En d’autres termes, l’analyse couvre 95% des administrations fédérales. Les directeurs ICT indiquent souffrir d’un déficit de 1.025 informaticiens pour fonctionner de manière optimale – ce qui représente 20% des effectifs ICT actuels -, en dépit du fait que le nombre d’emplois vacants effectifs soit passé de 677 en 2004 à 137 en 2009.

“Nous sommes également confrontés au vieillissement, poursuit Deprest au regard des résultats. 20% des informaticiens du secteur public ont plus de 50 ans. En 2004, ils n’étaient que 14%. Mais il semble que nous arrivions à compenser ce phénomène en recrutant de plus jeunes informaticiens [de moins de 30 ans] puisque désormais 15,3% de notre personnel ICT a moins de 30 ans, contre 9,4% en 2004. Grâce à cet apport de jeunes informaticiens, le niveau de notre personnel est par ailleurs en augmentation: ceux-ci disposent des compétences ICT modernes dont nous avons besoin.”

Pièces de musée

Les administrations fédérales recensent très précisément 124.358 ‘stations de travail informatisées’ (PC, laptops et appareils associés), soit 18% de plus qu’en 2004. Quelque 73% des fonctionnaires disposent de leur propre PC. “Je m’engage à ce que chaque fonctionnaire ayant besoin de son propre PC pour son travail en possède effectivement un, poursuit Deprest. Tous les fonctionnaires fédéraux n’ont toutefois pas besoin d’un PC pour effectuer leur mission, ce qui explique ce chiffre.” De plus, enchaîne-t-il, la fiabilité des appareils s’améliore. “Nous remplaçons désormais nos PC tous les 4 à 5 ans, ce qui évite de disposer encore de pièces de musée.” 40% des fonctionnaires ont désormais un lecteur d’eID. “C’est devenu un standard de fait lors de l’achat des PC fédéraux. En 2004, l’eID était à ses balbutiements.”

Mobilité accrue

Par ailleurs, il ressort clairement que l’administration fédérale se prépare au phénomène de mobilité. Car si en 2004, la mobilité était à peine d’actualité, on constate désormais que 13,6% des PC des pouvoirs publics fédéraux sont des laptops, une hausse de 22,6%. Les PDA et smartphones sont nettement moins présents – à peine 0,5% des fonctionnaires en disposent. “Les PDA restent pour l’instant l’apanage des fonctions de direction, précise Deprest. Mais le fait que 55,6% de nos fonctionnaires aient accès au webmail et 29,3% à une connexion VPN m’incite à penser que le travail mobile est en forte croissance auprès des pouvoirs publics. Ce dernier chiffre peut d’ailleurs parfaitement être comparé à celui du secteur privé.”

Déclin du mainframe

Les administrations fédérales exploitent très précisément 4.531 serveurs physiques. Il s’agit de plus du double du nombre de serveurs virtuels (2.189 machines). “Mais le nombre de serveurs virtuels augmente de manière extraordinaire. Chez Fedict par exemple, le nombre de serveurs virtuels est plus élevé que celui des serveurs physiques. Cette virtualisation est indispensable: nous devons pouvoir être disponibles 24 h sur 24 et 7 jours sur 7 et nous devons pouvoir supporter une croissance linéaire.” Ceci explique également la baisse du nombre de mainframes, de 46 à 34. “Mais n’allez pas croire que le mainframe soit mort. Cela dit, autrefois, le mainframe était utilisé pour tout et pour rien. Aujourd’hui, nous préférons une approche ‘best of breed’ où le mainframe est affecté à des applications très spécifiques.”

Ouverture maximale

Pas moins de 83,6% des administrations publiques fédérales utilisent au moins 1 application open source. Dans la majorité des cas, il s’agit d’un logiciel système ou d’une application de bureautique (par ex. OpenOffice). On épinglera encore que le taux de satisfaction se situe à 84,4% au niveau des logiciels système et à 34,7% seulement pour les applications bureautiques.

“Nous n’optons pas aveuglément pour l’open source, commente toujours Deprest. Nous privilégions toujours le principe du coût total de propriété ou TCO. Avec les logiciels propriétaires, il faut certes payer un coût de licence, mais ce prix comprend une partie de support. Dans le cas de l’open source, vous devez vous-même assurer le support.” Parmi les applications open source les plus populaires, Deprest cite notamment Drupal, Jboss, OpenOffice et Alfresco.

“Au-delà de l’open source, nous accordons bien plus d’importance aux ‘standards ouverts’. Nous devons, au sein des administrations fédérales, pouvoir communiquer entre nous sans que cela occasionne des frais supplémentaires. C’est la norme. Voici quelques années, nous avons joué un rôle important pour infléchir Microsoft dans ce dossier. Désormais, les formats de documents Microsoft dialoguent avec ODF.”

Utility

L’ensemble de l’étude incite Deprest à conclure qu’en relativement peu de temps – Fedict fêtera l’an prochain ses 10 ans d’existence -, les pouvoirs publics ont réussi à maîtriser le ‘métier’ de l’informatique, à se professionnaliser et à innover. “L’ICT est aujourd’hui devenu une ‘utility’, comme l’eau ou le gaz. C’est une évidence. Au point que si l’informatique est indisponible, tout est paralysé. Cela peut être frustrant, mais j’estime que c’est une performance d’avoir atteint un tel niveau.”

L’étude Fed-e View est utilisée par le gouvernement (et les négociateurs) pour mettre en lumière un certain nombre d’actions ICT susceptibles d’améliorer la politique ICT. Deprest préfère (malheureusement) ne pas s’étendre sur ces priorités. Mais il confie que la prochaine étude Fed-e View sera finalisée plus rapidement, par exemple tous les 3 ans. “C’est un indicateur important pour l’ensemble des parties prenantes à l’ICT dans le secteur public.”

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