Oracle se paie Sun (mise à jour)

Stefan Grommen Stefan Grommen est rédacteur de Data News.

En rachetant Sun, Oracle devient d’un seul coup une entreprise ‘full product’ proposant une gamme comprenant toute la panoplie ICT allant du matériel aux applications.

En rachetant Sun, Oracle devient d’un seul coup une entreprise ‘full product’ proposant une gamme comprenant toute la panoplie ICT allant du matériel aux applications.

Oracle reprend Sun Microsystems pour 9,50 dollars par action au comptant, ce qui représente une valeur totale de quelque 7,4 milliards de dollars (et donc un peu supérieure à l’offre d’IBM de 7 milliards de dollars environ). Voilà qui met un terme à l’existence autonome d’une entreprise qui faisait la part belle à l’innovation, mais qui a enregistré des résultats nettement en dents de scie ces dernières années. Selon Oracle, le président Safra Catz permettra également à Sun de bénéficier des avantages d’échelle d’Oracle, alors qu’en contrepartie, Sun devrait au cours de la première année déjà rapporter à Oracle un bénéfice d’exploitation supplémentaire d’1,5 milliard de dollars.

Pour le CEO Larry Ellison, Sun est un nouveau nom dans la série des entreprises rachetées et caractérisées par des technologies de pointe (outre Peoplesoft, Siebel, Hyperion, BEA), avec dans le cas de Sun, “Solaris et Java qui ont joué un rôle tout particulièrement décisif”. C’est ainsi que “le middleware Fusion d’Oracle repose entièrement sur Java”, tandis que “Solaris constitue et de loin la meilleure technologie Unix”. Oracle envisage d’intégrer plus étroitement encore ses propres technologies tant avec Java qu’avec Solaris. Ellison a en outre indiqué qu’Oracle et Solaris forment depuis longtemps déjà une combinaison.

Ce qui est peut-être plus important encore, c’est qu’Oracle propose à présent avec Sun une panoplie complète de produits, allant du hardware (desktop, serveurs, produits de stockage), en passant par les technologies de base (base de données, système d’exploitation), middleware, produits et environnement de développement (Java), jusqu’aux applications professionnelles. Tout cela, conjointement avec des possibilités d’une offre intégrée, devrait fournir aux utilisateurs finaux une infrastructure plus efficiente et moins de problèmes de support. Sur le plan de l’approche, Ellison explique que les deux sociétés ont une tradition d’ingénierie, tandis que le rachat devrait offrir davantage de moyens d’investissements dans Java notamment.

Selon Charles Phillips, président d’Oracle, des formes possibles de systèmes intégrés pourraient être des systèmes ‘industry in a box’ opérationnels combinant du matériel, des applications et de la capacité de stockage pour des secteurs spécifiques, ainsi que des ‘boxes’ sur lesquelles les éditeurs de logiciels pourraient installer leurs applications.

Il va de soi qu’il ne s’agit que d’un compromis de rachat qui doit encore recevoir un certain nombre de feux verts de la part des autorités, des actionnaires, etc., etc. Sans parler de toute une série d’autres questions, indépendamment de celle concernant le déroulement de l’intégration des entreprises et des gammes de produits. C’est ainsi par exemple que la combinaison de la base de données Oracle et de MySQL au sein d’une même entreprise pourrait générer un trop grand poids sur le marché. Et même s’il est encore trop tôt pour faire des prévisions de produits, l’accent mis sur des ‘systèmes intégrés’ ne manque pas d’interpeler quant à l’avenir des serveurs de Sun en tant que systèmes ‘general purpose’ (polyvalents) ou que systèmes ‘black box’. Et il faudra assurément aussi clarifier la façon dont Java et Solaris resteront ‘open’.De plus, la vitesse à laquelle l’accord avec Oracle est intervenu, semble indiquer que plusieurs fractions au sein de Sun avaient, avant même le rejet d’IBM, une préférence pour Oracle, mais se retrouvaient avec la clause d’exclusivité des négociations avec IBM sur les bras. Ce qui pourrait à son tour suggérer une discorde entre la ‘vieille garde’ (McNealy & co opposés à l’option IBM, d’après les rumeurs) et les ‘nouveaux venus’ (Jonathan Schwartz, en faveur d’un accord avec IBM).

En général, on peut affirmer que le chevauchement (de chiffres d’affaires) entre Oracle et Sun est moindre qu’entre IBM et Sun, et que les deux sociétés sont plus apparentées du point de vue technologique grâce à leur longue collaboration.

Oracle propose davantage d’infos, dont des réponses à des clients sur http://www.oracle.com/sun/index.html

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