Oracle OpenWorld 2008: un mauvais trimestre n’a rien de symptomatique

La chute des ventes d’applications au 1er trimestre de l’exercice 2009 (-8,5% outre-Atlantique, -23,6% dans la zone EMEA) ne constitue pas un événement significatif, selon les dirigeants d’Oracle.

La chute des ventes d’applications au 1er trimestre de l’exercice 2009 (-8,5% outre-Atlantique, -23,6% dans la zone EMEA) ne constitue pas un événement significatif, selon les dirigeants d’Oracle.

“Un seul mauvais trimestre ne fait pas l’histoire”, déclare Sergio Giacoletto, vice-président EMEA. Dans la zone EMEA, le trimestre, dans son ensemble, s’est d’ailleurs clôturé sur une progression de 20% par rapport au trimestre 2008 correspondant, terminant à 1,83 milliard de dollars (1).

Puisque l’on parle d’applications, qu’est donc devenu le projet Fusion? Il est étonnamment absent des discours. Pas trace de cette appellation dans le programme des sessions. Le terme n’apparaît dans les discours que pour parler du chapitre middleware. Et Sergio Giacoletto rejetait par exemple l’idée que le léger passage des ventes d’applications au 1er trimestre soit le résultat de clients qui gèleraient leurs commandes pour cause d’expectative. “Nous enregistrons de nouveaux clients pour les offres Peoplesoft, JD Edwards, Siebel…”. Offres qui, soit dit en passant, continuent de bénéficier d’équipes de développement dédiées. “C’est la preuve qu’ils sont rassurés quant à l’opportunité d’investir dans les solutions existantes et de passer, à terme, vers Fusion.” A terme, en effet, mais on attend toujours les précisions sur l’agenda de déploiement. Une interrogation que nous formulions d’ailleurs déjà voici un an…

Alors qu’elle revendique une large domination dans le secteur des (télé)communications avec “le portefeuille le plus complet du marché”, Oracle a encore des progrès à faire dans d’autres créneaux sectoriels- du bancaire à l’énergie. C’est là toute la finalité des multiples acquisitions qu’opère d’ailleurs la société (2). Dans le secteur des services financiers, la société dit gagner en visibilité et crédibilité, attirant une clientèle plus prestigieuse. “Nous étions déjà dans les banques du tier 3. Nous entrons désormais dans les banques du tier 1”, déclare Sergio Giacoletto.

Demain, trois secteurs constituent de nouvelles opportunités de croissance. A savoir, la fiscalité, les assurances, et les services d’utilité publique (utilities).

A l’instar de la Corp. qui vient d’inaugurer les business units Assurances et Sciences de la vie/Santé, la zone EMEA voit se constituer deux nouvelles entités sectorielles (fiscalité et assurances). Cette dernière est le fruit de l’acquisition d’AdminServer et de Skywire avec, pour cette dernière, un catalogue essentiellement destiné à l’Outre-Atlantique. Le démarchage du marché des assurances par Oracle EMEA exigera donc une période préparatoire, avec internationalisation des produits “au cours des 3 ou 4 prochains trimestres.”

Pas de commentaire spécifique sur l’intégration de BEA. Officiellement, tout se déroule bien, en ce compris du côté de l’intégration des produits. L’intégration légale des filiales BEA, elle, devrait avoir été finalisée au 1er décembre prochain. Cette acquisition permet désormais à Oracle de revendiquer, dans la zone EMEA, la première place sur le marché du middleware (tel que défini par Gartner, c’est-à-dire englobant les solutions intégrées d’infrastructure applicative, les serveurs d’applications, les intégrés BPM et les portails). Pour en venir à cette conclusion, Oracle additionne les parts de marché que Gartner attribuaient respectivement aux deux sociétés à fin 2007: 15% pour Oracle; 12% pour BEA. IBM, lui, était à 25%.

(1) Lors de l’exercice 2008, le chiffre d’affaires s’est accru de 32% dans la zone EMEA, flirtant avec les 7,9 milliards de dollars. Ce qui donne à la région un poids de 34% dans le c.a. global. Les ventes de licences logicielles ont progressé de 36% (46% pour les applications, 33% pour les bases de données et le middleware). Et Sergio Giacoletto mise sur une augmentation encore plus sensible des résultats à l’avenir, sous l’effet des acquisitions: “leur impact se fait lentement sentir sur nos chiffres. Nous ne sommes encore qu’au tout début de l’expansion qui en découlera.”

(2) Quelques acquisitions récentes: bancaire: i-Flex et Mantas; secteur des services d’utilité publique: SPL et Lodestar; manufacturing: G-Log, Demantra et Agile; communications: Portal, MetaSolv, HotSip, Net4Call…; retail: Retek, ProfitLogic, 360Commerce.

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