Oracle et Sun, un an plus tard

Guy Kindermans Rédacteur de Data News

Le 27 janvier 2010, Oracle entérinait le rachat de Sun Microsystems.

Le 27 janvier 2010, Oracle entérinait le rachat de Sun Microsystems. C’était là le point final d’un processus qui avait en fait démarré en 2008 déjà.

Les résultats précaires de Sun Microsystems depuis l’éclatement de la bulle ‘dot com’ avaient mené fin 2008 à des négociations avec de possibles repreneurs. Finalement, ce fut donc Oracle qui racheta Sun en avril 2009 dans le cadre d’une transaction d’un montant de 5,6 milliards de dollars. En raison des approbations nécessaires de la part des autorités américaines et européennes, l’opération ne fut cependant entérinée qu’en janvier 2010.

Doute Ensuite, la vente du matériel Sun, ainsi d’ailleurs que celle d’autres serveurs haut de gamme non-x86 basés Unix restèrent sous pression, ce qui ne contribua pas à enlever le doute dans l’esprit des clients sur l’avenir de toute une série de produits Sun (d’autant moins entre autres compte tenu des propositions de migration spécifiques lancées par la concurrence). Il convient d’ajouter à cela que plusieurs collaborateurs éminents quittèrent également Sun, comme James Gosling, le ‘père de Java’, et Tim Bray (XML), voire des équipes de développement complètes (JRuby et Drizzle).

En Belgique, une diminution du personnel de Sun était prévue avant même le rachat, dans le but “d’atteindre ensuite une optimalisation des effectifs, essentiellement dans le back office”, selon Xavier Verhaeghe, vice-president middleware Oracle Europe South & Managing Director Oracle Belux. Sur ce point, le calme est en tout cas revenu avec, à la clé, un roulement caractérisé par un pourcentage à un seul chiffre. Luc Opdebeeck, senior vice-president EMEA HW Strategy & Business development, évoque même des demandes “d’ex-collaborateurs de Sun partis suite à la débâcle dot com, de revenir au bercail”.

Moment charnière L’événement Oracle OpenWorld d’octobre 2010 fut véritablement un moment charnière dans la vision qu’avaient les tiers de la nouvelle Oracle et de la place qu’y occupe Sun. C’est alors en effet que fut explicité toute la gamme d’Oracle, allant des puces/matériel, en passant par les systèmes d’exploitation et le middleware, jusqu’aux suites d’applications, en mettant l’accent sur les systèmes intégrés (“engineered to work together”) tels que les systèmes Exadata etn Exalogic. L’on ne fait pas grand cas des conflits possibles avec d’autres fournisseurs de matériel (HP, IBM, Fujitsu, Dell,…), car Oracle envisage surtout la vente croisée parmi les 485.000 existants d’Oracle et de Sun au niveau mondial (25% de ventes croisées générerait déjà un doublement du chiffre d’affaires en hardware).

Avenir L’avenir des systèmes Oracle et Sun serait garanti grâce aux budgets R&D suffisants. John Fowler, executive vice-president , paraît en tout cas très heureux des moyens dont il dispose pour de nouveaux projets, selon Opdebeeck. Dans la communication d’Oracle, l’accent est à présent mis sur les systèmes intégrés, mais cela est dû à l’aspect de ‘nouveauté’ de ces produits. Fondamentalement, l’entreprise soutient “les standards ouverts, pour éviter la dépendance.”

Après les actuels systèmes haut de gamme (Exadata et Exalogic), l’on attend à terme aussi des systèmes intégrés intermédiaires et d’entrée de gamme. Il s’agit en effet là “d’une évolution on ne peut plus évidente”, reconnaît Opdebeeck. Le processeur Sparc a donc lui aussi toujours sa place dans ce futur (le processeur T4 se trouve déjà en laboratoire), alors que sur le plan du software, les premiers produits de la toute nouvelle offre ERP Fusion devraient également faire leur apparition. Bref, si l’an dernier s’est avéré particulièrement intéressant, estime Xavier Verhaeghe, “tel sera encore le cas des quelques années à venir.”

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