Notre machine à sous à nous

Stefan Grommen Stefan Grommen est rédacteur de Data News.

Si vous avez bonne mémoire – et nous présumons que oui – vous savez que Data News a son siège dans l’ancien bâtiment – certes rénové – de NCR. La multinationale américaine était en effet installée pendant une décennie quasiment en face du quartier général de l’OTAN.

Si vous avez bonne mémoire – et nous présumons que oui – vous savez que Data News a son siège dans l’ancien bâtiment – certes rénové – de NCR. La multinationale américaine était en effet installée pendant une décennie quasiment en face du quartier général de l’OTAN.

Certains prétendent qu’un tunnel avait été construit entre la cantine des Alliés et les caves de NCR. Des caves gigantesques d’ailleurs, des catacombes qui hébergeaient des machines ATM (Automatic Teller Machines), ces distributeurs automatiques permettant de retirer de l’argent sans passer par les guichets.

Et si vous avez bonne mémoire – et nous présumons encore que oui -, vous savez que dans les années 90, ATM, c’était également en jargon télécoms l’acronyme d’Asynchronous Transfer Mode, un protocole de réseau pour opérateurs télécoms. Un directeur d’Alcatel l’avait même à l’époque transformé en Automatic Transfer Money, cela pour la petite histoire.

NCR est demeurée jusqu’au 14 décembre 1998 dans l’actuel Brussels Media Center. Elle sortait d’une fusion désastreuse avec AT&T, le ‘mariage parfait entre IT et télécom’, et avait besoin d’une réorganisation urgente. Marc Hurd, son CEO, fut chargé de transformer l’entreprise. En 2005, il fut cependant dévoyé par HP et remplacé Bill Nuti en provenance de Symbol. Ce dernier sous-traita un peu plus tard toute la production des machines ATM dans des pays asiatiques à bas salaires et ferma les usines situées au Canada et en Ecosse. Il conclut ensuite un contrat quinquennal avec Solectron (reprise par Flextronics).

Et aujourd’hui? Dans un article paru dans BusinessWeek, on peut lire que NCR a rapatrié le tout en interne. Les machines ATM doivent en effet souvent être fabriquées à la mesure du client, et les ingénieurs perdaient énormément de temps à faire des allers et retours pour rectifier des erreurs de production et de design. La nouvelle usine se trouve à présent à deux heures de route du siège central de NCR à Atlanta.

La durée de développement des nouveaux distributeurs d’argent automatiques doit être diminuée de moitié pour atteindre de 12 à 18 mois. Seules les machines simples sont encore sous-traitées. Il est en outre souvent plus économique de garder la production en interne. C’est d’ailleurs une tendance que pas mal d’entreprises américaines suivent apparemment. L’acteur industriel sans usine propre fait donc de nouveau partie du passé.

Et si vous avez bonne mémoire – et nous présumons toujours que oui -, vous savez que NCR est l’acronyme de National Cash Register. Quoi de plus logique donc qu’elle opte pour le réflexe national américain du protectionnisme. Et à dire vrai, les entreprises belges, ou du moins celles qui restent, pourraient avoir aussi davantage ce réflexe. Qu’est-il d’ailleurs devenu ce fameux ancrage?

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