Nokia va-t-elle réussir le même pari que Microsoft?

Nokia, l’une des marques les plus connues du grand public, veut aussi se faire une crédibilité au sein des départements informatiques, via son offre “Nokia for Business”. Le pari ressemble à celui, réussi, de Microsoft de s’imposer sur le segment des serveurs d’entreprise avec Windows. Mais il y a aussi une différence majeure.

Microsoft a réussi à faire une belle place à Windows sur un marché Unix, qui était dominé à l’époque par des dinosaures comme IBM, HP, Sun, etc. La différence avec Nokia, c’est que celle-ci veut acquérir une crédibilité sur un segment encore relativement vierge, celui des solutions de mobilité, où différentes études indiquent, selon elle, qu’il n’y a pas de leader clair.Nokia estime que le marché des “solutions de mobilité pour l’entreprise” pèsera 30 millards de dollars en 2009 et compte bien emporter une bonne part du gâteau. Il reste du chemin à parcourir. Au deuxième trimestre de cette année, les revenus de la division Enterprise Solutions ne pesaient encore qu’à peine 3% du chiffre d’affaires de Nokia, certes en croissance de 43%. Si elle continue sur cette lancée, l’entreprise pourrait atteindre son objectif de 7% en 2007, un objectif exprimé en mai de l’année dernière. “Cette activité reste relativement petite à l’échelle du groupe, mais elle est très stratégique pour Nokia. Le marché du GSM est devenu un marché de renouvellement dans de nombreux pays et il nous faut trouver de nouveaux moteurs de croissance. Le segment des entreprises en est un,” explique David Petts, vice-président senior marketing et ventes.Pour séduire les départements ICT, Nokia mise sur trois cartes : son coeur de métier, à savoir les smartphones (en particulier la gamme Eseries) mais déclinés pour des besoins business, la sécurité (“nous sommes peu connus comme étant un acteur majeur dans la sécurité et pourtant nous avons vendus plus de 250.000 ‘security appliances’) et enfin le logiciel (visant à réduire la complexité de gestion du parc mobile). Sur ce dernier point, Nokia a racheté le spécialiste de la synchronisation de données Intellisync début de cette année.Le “push e-mail” (poussé par le succès de RIM et de son BlackBerry) est actuellement le principal moteur d’investissement dans des solutions de mobilité en entreprise. Mais Nokia croit également en la généralisation de l’accès mobile à des bases de données pour les forces de vente. “Les développeurs d’applications, prenez par exemple un Salesforce.com, sont des acteurs essentiels de l’écosystème de solutions de mobilité qui se met en place,” observe David Petts.Nokia fait par ailleurs miroiter aux directions informatiques la promesse de réduction de coûts apportée par l’intégration GSM-VOIP : l’utilisateur mobile qui rentre au bureau après une visite chez un client passe automatiquement du réseau GSM (cher) à un réseau VOIP (quasiment gratuit). “Le GSM pourra alors remplacer carrément le téléphone de bureau,” pense David Petts.Nick Spencer, analyste chez Canalys, rappelle que les trois principaux soucis du directeur IT en matière solutions mobiles sont la sécurité, le coût et la complexité. “Il faut que le directeur IT puisse avoir le contrôle sur les applications de mobilité. Les applications d’e-mail, qui poussent actuellement ce marché, ne sont qu’une première étape, mais cette étape est l’occasion de mettre une infrastructure en place.” Une infrastructure, qui à en croire Nokia, serait à présent technologiquement mature.

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