Microsoft aspire à l’élaboration de lois en matière de reconnaissance faciale

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Els Bellens

Par la voix de l’un de ses directeurs, Microsoft invite les autorités américaines à réglementer la reconnaissance faciale.

Les autorités doivent faire preuve de circonspection en matière de reconnaissance faciale et créer de manière réfléchie des lois et des organes de contrôle. Voilà ce qu’écrit Brad Smith, president et chief legal officer chez Microsoft, dans un blog sur le site web de l’entreprise. Le but est d’éviter que la technologie en question soit abusée par des entreprises et des instances publiques.

La reconnaissance du visage a progressé nettement ces dernières années, ce qui s’avère pratique pour déverrouiller les téléphones mobiles par exemple. Mais la technologie peut aussi conduire à une surveillance indésirable, selon Smith. Pour lui, elle est aujourd’hui à un stade, où elle est capable d’identifier des visages en plusieurs endroits et en temps réel, ce qui n’était pas vraiment possible jusqu’il y a peu. Cela signifie par exemple que des autorités peuvent (littéralement) surveiller des personnes ou que des magasins sont capables de tracer leurs clients pour vérifier leur comportement d’achat.

“La reconnaissance faciale peut provoquer des problèmes sur le plan des droits fondamentaux de l’homme, comme le respect de la vie privée et de la liberté d’expression”, affirme Smith. Et les entreprises technologiques qui en sont à l’initiative, doivent donc faire preuve de prudence. Il ne croit cependant pas que ces firmes doivent élaborer elles-mêmes les règles à suivre en la matière. “Il peut paraître insensé qu’une entreprise demande aux autorités de réglementer ses produits”, explique-t-il, mais cela a dans le passé déjà permis d’améliorer les relations entre les entreprises et les consommateurs. Et de citer notamment l’exemple de consignes de sécurité dans les voitures.

Cet appel est certes étonnant, mais il n’est pas non plus le fruit du hasard. La reconnaissance faciale et l’intelligence artificielle (AI) sont des technologies sensibles, entre autres auprès du grand public, et des entreprises telles Amazon et Google font l’objet de pas mal de critiques et ce, tant de l’extérieur que de leur propre personnel, lorsqu’elles vendent ces technologies à des services de police ou à l’armée. Microsoft semble en tout cas prendre dès à présent position dans ce débat.

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