Linux fête son quart de siècle

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Pieterjan Van Leemputten

Le système d’exploitation ouvert Linux existe depuis exactement 25 ans. C’est en effet il y a un quart de siècle que l’étudiant finlandais Linus Torvalds présenta pour la première fois le noyau qui supporte aujourd’hui encore nos sites web, centres de données et smartphones.

Torvalds est actuellement encore une force motrice de Linux. A l’époque, il s’agissait plutôt d’un projet de hobbyiste pour lui. Mais le système a évolué au fil des ans avec l’aide de très nombreux développeurs bénévoles pour devenir vite très populaire dans les environnements IT complexes.

Les entreprises entrent dans la danse

Tous ces bénévoles se sont aussi professionnalisés. Depuis la fin des années nonante, le noyau ouvert (‘open kernel’) a été accueilli à bras ouverts par des entreprises telles IBM, Compaq (entre-temps rachetée par HP) et Oracle, qui ont aidé au développement et à la croissance de Linux. Des firmes telles Red Hat, une distribution de Linux, disposent même à présent de leur modèle commercial propre reposant sur ce que Torvalds mit autrefois au point sous forme d’un hobby.

Aujourd’hui, Intel, Red Hat, Linaro, Samsung, Suse, IBM, Google, AMD, Texax Instruments, ARM et Oracle notamment sont les entreprises qui contribuent le plus à Linux.

Bon à savoir: dans un récent rapport de la Linux Foundation, l’on trouve également une mini-liste de personnes qui ont apporté le plus de modifications à Linux. A la deuxième place figure le Belge Geert Uytterhoeven qui, avec ses 1.036 changements, est responsable de 0,9 pour cent des modifications dans Linux depuis décembre 2014.

Le travail bénévole en net recul

Il apparaît désormais comme un mythe le fait que la maintenance de Linux soit encore et toujours assurée par des développeurs qui créent du code durant leurs loisirs. Selon le même rapport de la Linux Foundation, alors que le nombre de contributions bénévoles représentait encore 14,6 pour cent en 2012, il n’est plus maintenant que de 7,7 pour cent. Cela s’explique peut-être par le fait que beaucoup d’entreprises travaillent aujourd’hui avec Linux et partagent de ce fait aussi leurs propres développements ‘payants’ avec la communauté.

Il n’empêche que les choses n’ont pas toujours été aussi simples pour la communauté open source. Fin des années nonante, l’on s’est chez Microsoft posé ainsi des questions sur la concurrence que pouvait représenter Linux. Depuis 2004, ces récriminations sont devenues publiques avec des rapports attestant que le prix de revient total de Linux était supérieur à celui de Windows au sein des entreprises. Cela fut infirmé par des adeptes de Linux tels Red Hat ou Novell.

La lutte prit une telle tournure que Microsoft s’indignait rien qu’en pensant au software open source. Aujourd’hui, les esprits se sont calmés, à tel point d’ailleurs que le ‘vieux géant’ Microsoft a fini par accueillir Linux. L’entreprise considère aujourd’hui en effet qu’il est plus avantageux pour elle de collaborer que de continuer à râler, ce qui avait surtout comme effet d’obliger les développeurs à choisir leur camp: Windows ou Linux.

Pas un ‘tueur’ de Windows, mais bien un géant du smartphone

Pendant longtemps, l’on s’est posé la question de savoir si Linux pouvait briser la domination de Windows sur le PC. La réponse est non. Malgré des versions conviviales comme Ubuntu, Linux semble trop inconnu et souvent trop complexe pour l’utilisateur IT moyen.

Mais sans avoir l’air d’y toucher, Linux a progressivement gagné en puissance. Qu’il s’agisse de centres de données, de routeurs, de décodeurs interactifs ou d’obscures applications IOT, Linux tourne en toile de fond de notre vie numérique et mobile. C’est ainsi que le noyau est à présent imbriqué dans Android, qui tourne sur trois quarts de tous les smartphones environ. Même si vous n’avez encore jamais entendu parler de Linux, vous l’utilisez probablement de manière inconsciente ci et là.

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