Les spécialistes SAP et architectes IT, chouchous des recruteurs en 2006

Il est clair en tout cas que l’entreprise qui voudra attirer des nouveaux informaticiens en 2006 devra faire davantage d’efforts que les deux ou trois dernières années.

La demande en spécialistes SAP et en architectes IT notamment dépasse toujours l’offre. Toutes les entreprises qui ont l’intention de traverser 2006 avec une équipe inchangée se sentent évidemment peu concernées par les tensions sur le marché du recrutement. Pourtant, le secteur fait preuve d’un nouveau dynamisme. Le marché reprend et les sociétés ont besoin de collaborateurs. Une société comme Accenture compte engager en masse début 2006. “Nous voulons embaucher deux cents personnes cette année, affirme Elke Jorens, ‘recruiting manager’ Benelux et France chez Accenture. Un peu moins de 150 d’entre elles sont des informaticiens. Il s’agit autant de consultants que de développeurs pour Accenture Technology Solutions.”L’éditeur EASI souhaite également engager pas mal d’informaticiens au cours des deux prochaines années. La société veut même doubler ses effectifs d’ici fin 2007 . D’autres préfèrent éviter ce genre de prévisions. Un regard sur divers sites de recrutement nous apprend que Securex, par exemple, a pas mal de postes vacants en informatique. Securex compte environ 200 informaticiens, dont 138 en interne. Pourtant, l’entreprise préfère ne pas chiffrer la croissance attendue des effectifs. “Il est vrai que nous allons renforcer notre département It en 2006, explique Katelijne Schoonjans, ‘HR advisor’ chez Securex. Nous avons prévu un certain budget pour ce faire. Cela n’a toutefois pas beaucoup de sens de déjà annoncer des chiffres spectaculaires si tôt dans l’année. Nous allons adapter nos effectifs en fonction des besoins.”Spécialistes SAPLes profils IT les plus demandés ne sont pas fort différents de ceux des dernières années. La crainte de l’exil en masse en ‘offshoring’ de tâches de programmation apparaît pour l’instant comme non fondée. Le développement en ‘offshore’ semble surtout à la mode pour des travaux d’encodage simples et qui nécessitent beaucoup de main-d’oeuvre. Cela ne modifie pas fondamentalement les besoins en programmeurs Java ou .Net. “Pour les postes de programmeurs, nous remarquons qu’il est à nouveau plus difficile d’attirer des gens d’expérience, constate Katelijne Schoonjans. Cette situation donne une bonne image générale du recrutement IT actuel. Nous remarquons que le nombre de candidats diminue mais que la durée de sélection des candidats augmente.” Si on examine plus spécifiquement les besoins en personnel informatique, les spécialistes SAP restent une denrée rare.”Accenture et Accenture Technology Solutions comptent ensemble engager environ nonante informaticiens qui ont des connaissances de SAP, affirme Elke Jorens. La demande en spécialistes SAP ne fait qu’augmenter. Vu la diversité du produit, toute connaissance en module spécifique est bienvenue. Le gros défi est d’attirer les gens qui ont déjà une expérience valable de nouveaux modules tels que SAP ISU. En outre, nous recherchons des collaborateurs qui ont une bonne connaissance des processus et qui peuvent traduire cette connaissance dans l’utilisation des modules.” Les offres d’emploi chez TBL Management, une société de recrutement de Malines spécialisée notamment dans la consultance en IT, produits de consommation et finance, prouvent également l’augmentation de la demande pour des experts SAP. “Les profils SAP expérimentés restent très rares, remarque Peter Lorez, ‘business unit manager’ chez TBL Management, également pour des fonctions plus techniques. Les informaticiens qui connaissent ABAP ne courent pas les rues.” Il semble également que les postes vacants pour des chefs de projets et des architectes IT trouvent moins rapidement acquéreurs.Des candidats sélectifsTout semble donc indiquer que le secteur IT est peut-être en train de remonter le creux des dernières années. Les informaticiens recherchés ont eux aussi bien conscience de la situation. Doit-on pour autant craindre une mode d’informaticiens surpayés qui papillonnent d’un emploi à un autre? “On trouve à nouveau davantage de gens qui changent rapidement de boulot pour gagner plus, c’est vrai, constate Elke Jorens. Chez nous, ce type d’informaticien est en tout cas à la mauvaise adresse.” A la fin des années ’90 également, Accenture prétendait prendre ses distances avec la surenchère de salaires. “La vision du candidat informaticien dans ce domaine est souvent très différente de celle du client. Bien que certains profils soient plus rares qu’auparavant, le client est de moins en moins prêt à payer. A cet égard, le client fait preuve de beaucoup plus de maturité que fin des années ’90.”TBL Management constate également dans la pratique que l’informaticien au bon profil essaie de tirer profit de la situation de marché actuelle. “Nous remarquons effectivement que les candidats osent à nouveau demander des salaires plus élevés, précise Peter Lorez. Mais ce n’est pas tout. Les candidats sont devenus très sélectifs à propos de leur lieu de travail. La mobilité est parfois un vrai casse-tête; à tel point que certains candidats refusent poliment, même pour des déplacements relativement courts.” Parallèlement, l’informaticien définit plus que jamais lui-même les compétences qui peuvent faire la différence. Pour l’entreprise intéressée, c’est souvent à prendre ou à laisser. “Le bilinguisme des candidats est l’un de ces aspects, ajoute Peter Lorez. Trouver le bon profil IT n’est déjà pas si facile, alors si l’entreprise exige en plus un candidat multilingue…”Au risque d’enfoncer une porte ouverte, il semble tout de même que les faiblesses des informaticiens en langues soient assez préoccupantes. “Nous ne faisons même plus aucun effort, affirme Salvatore Curaba, directeur général EASI. Le bilinguisme néerlandais-français n’est plus une exigence depuis longtemps. C’est vrai que les informaticiens veulent travailler de plus en plus près de la maison. Mais je serais par ailleurs fort étonné que les prix augmentent fortement dans les prochains mois. Nous n’avons toujours pas oublié ce qui est arrivé après l’an 2000, quand le marché s’est effondré. Les informaticiens aussi préfèrent un boulot stable, en fin de compte.”La totalité de cet article est parue dans le Data News du 20 janvier 2006.

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