Les opérateurs alternatifs demandent la scission du réseau Belgacom

La plate-forme belge des opérateurs alternatifs exige la scission fonctionnelle du réseau et des services de Belgacom. Elle souhaite aussi que le gouvernement annule progressivement sa participation majoritaire dans l’opérateur dominant. Et elle demande aussi qu’il y a ait enfin un régulateur digne de ce nom.

“La plate-forme exige la scission de Belgacom en deux entités, une entité neutre responsable du réseau et une autre qui propose les services. On pourrait ainsi enfin parler de vraie concurrence.” Voilà ce qu’a expliqué Grégoire Dallemange, le président de la plate-forme belge des opérateurs télécoms alternatifs lors du colloque consacré à la société de l’information organisé à Bruxelles. L’industrie télécom suivrait ainsi le secteur énergétique qui a connu une évolution semblable. En Grande-Bretagne également, un projet similaire est en cours avec BT Openreach, alors qu’on y pense fortement aux Pays-Bas et en Italie.La plate-forme, qui existe depuis dix ans, estime aussi que le gouvernement doit mettre progressivement un terme à sa participation majoritaire dans Belgacom. Aussi longtemps que le gouvernement tirera des dividendes substantiels du bénéfice annuel de Belgacom, il n’y aura pas de régulateur vraiment puissant. Il conviendrait aussi de nommer un seul ministre fédéral des télécommunications. Aujourd’hui, pas moins de 18 ministres fédéraux et régionaux sont impliqués en Belgique dans divers aspects de la législation télécom.Les frais pour les opérateurs alternatifs doivent aussi être réduits. Les tarifs de la dérégulation du réseau local ne sont en effet encore et toujours pas axés sur les coûts. Et il faut aussi un régulateur puissant disposant de suffisamment de moyens et de personnel. “L’IBPT présente chaque année un excès budgétaire de 3 millions d’euros qu’il doit transférer au governement, alors qu’il ne reçoit pas lui-même l’autorisation d’engager 30 personnes supplémentaires. C’est à tout le moins incompréhensible.”Grégoire Dallemange craint que si l’on n’agit pas, la Belgique se retrouve d’ici 2010 à la 25ème place au classement des pays affichant le plus grand taux de pénétration du haut débit. Il y a quatre ans, elle occupait encore la troisième position. Bernard Amory du cabinet de consultance Jones Day a démontré la relation directe entre une régulation ICT forte et les investissements. Il en ressort aussi que les Pays-Bas occupent le haut du pavé sur ce point, alors que la Belgique est le mauvais élève de la classe avec l’Allemagne.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire