Les nominations à l’IBPT ne font pas l’unanimité

Stefan Grommen Stefan Grommen est rédacteur de Data News.

Il est possible que le conseil ministériel fédéral se penche dès le 4 septembre sur les nominations au conseil de l’IBPT, le régulateur du secteur des télécoms et de la poste. C’est Luc Hindryckx, ex-directeur de Telenet, qui a obtenu le meilleur score lors de la procédure d’évaluation.

Il est possible que le conseil ministériel fédéral se penche dès le 4 septembre sur les nominations au conseil de l’IBPT, le régulateur du secteur des télécoms et de la poste. C’est Luc Hindryckx, ex-directeur de Telenet, qui a obtenu le meilleur score lors de la procédure d’évaluation.

C’est le calme plat chez l’IBPT, depuis que sa direction a démissionné le 24 avril et n’a toujours pas été remplacée. L’une des conséquences directes, c’est que les tarifs GSM régulés baissent moins vite en Belgique qu’ailleurs en Europe.

A la mi-mai, un jury spécialisé et Selor ont remis leur rapport final sur les candidats au ministre de l’entreprise, Vincent Van Quickenborne, lequel doit présenter les nominations au conseil ministériel. Voilà où l’on en est aujourd’hui. “On ne sait pas quand le dossier aboutira au conseil ministériel. C’est prévu pour bientôt”, déclare Arne Vandendriessche, porte-parole de Van Quickenborne.

Selon certaines sources bien informées, le jury aurait choisi 7 candidats sur les 28 qui se présentaient. Selor, le bureau de sélection gouvernemental, en aurait finalement retenu 4 après une évaluation sur la base des capacités de management, équitablement répartis entre Flamands et Francophones. Voilà qui aurait dû faciliter la décision politique, puisque le conseil de l’IBPT doit être composé de quatre membres

Selon nos informations, le président du conseil serait Luc Hindryckx, ex-directeur interconnexion de Telenet et à présent consultant indépendant dans le secteur. Catherine Rutten (actuel membre du conseil), Axel Desmedt (directeur adjoint chez France Telecom) et Charles Cuvelliez (chercheur à l’ULB) seraient les membres ordinaires du conseil.

C’est Hindryckx qui, d’après nos renseignements, s’est avéré le meilleur lors de la procédure d’évaluation. Contacté par nos soins, il n’a pas voulu faire de commentaires à propos du dossier. Axel Desmedt et Charles Cuvelliez ne sont pas très connus dans le monde télécom belge, même si ce dernier a consacré sa thèse de doctorat aux opérateurs mobiles virtuels.

Le cabinet restreint “asile” du 18 juillet a abordé les nominations (même si cela a été officiellement démenti), mais ne les pas approuvées. Selon une source bien informée, les libéraux francophones souhaitent réélire leur poulain, Michel Van Bellinghen, même s’il a été écarté par Selor. Michel Van Bellinghen est un membre actuel du conseil. Le CD&V aurait pour sa part voulu installer Luc Vanfleteren, directeur de la régulation et de l’interconnexion chez Telenet et ex-membre du cabinet de l’ancien ministre président flamand, Luc Van den Brande, que Selor a également mis sur la touche.

Mais le principal opposant aux nominations est le PS, qui soutient la réélection de Georges Denef. Denef est le spécialiste de la poste et des questions des consommateurs au sein de l’actuel conseil, mais il n’a même pas été retenu par le jury.

Actuellement, il ne semble y avoir qu’une seule certitude: Catherine Rutten, soutenue par l’OpenVLD, fera de nouveau partie du conseil, éventuellement même comme présidente, malgré le score obtenu par Hindryckx.

La tournure des événements provoque un malaise au sein de l’IBPT, où l’on craint que l’arrivée de figures relativement méconnues bride encore plus le pouvoir de l’institution. Il se murmure aussi qu’il est impossible qu’il n’y ait pas un expert des affaires postales parmi les candidats à un moment aussi crucial dans la libéralisation.

L’importance accordée aux nominations ne pourra que renforcer l’image de la Belgique auprès de la Commission européenne. Parmi les cinq membres du jury, qui a consacré huit jours ouvrables à la procédure de sélection de mars à mai, étaient Paraskevi Michou, responsable du département Application de la Régulation auprès de la direction générale de la Société de l’information de la Commission européenne, et Joachim Lücking, responsable du département Antitrust Télécommunication auprès de la direction générale de la Concurrence. Le président du jury était Paul Nihoul, professeur à l’UCL et expert en régulation économique et en droit de la concurrence et des consommateurs. Les autres membres étaient Danielle Jacobs, directrice de l’organisation professionnelle des utilisateurs Beltug, et le professeur de Finances Roland Gillet, enseignant à l’Université Paris1-Panthéon-Sorbonne et à la Solvay Business School.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire