Les leaders européens se préparent à l’ère numérique

Charles Michel, lors du sommet européen du 15 octobre 2015. © BELGA/Thierry Roge

Les chefs d’état et de gouvernement européens se rencontrent aujourd’hui dans le cadre d’un ‘Sommet Numérique’ à Tallinn. L’Europe est-elle prête à affronter la révolution numérique déjà en cours au niveau mondial?

Tout comme la révolution industrielle l’avait fait au 19ème siècle, la révolution numérique va changer radicalement cette fois aussi l’économie et la société. Les chefs d’état et de gouvernement européens sont réunis depuis ce matin dans la capitale estonienne, Tallinn pour aborder la façon dont l’Europe peut faire face à ces développements ultrarapides.

L’Europe dispose d’un certain nombre d’atouts, mais sur certains plans, le Vieux Continent accuse encore du retard dans la course à l’avenir numérique. C’est ainsi qu’aucune des sept principales entreprises internet n’est originaire d’Europe, alors que seule une entreprise européenne sur cinq est fortement numérisée. Entre-temps, la moitié des firmes européennes a déjà été victime de cyber-attaques.

L’Estonie, elle-même une pionnière numérique, voulait absolument aborder le thème de la numérisation au plus haut niveau politique. “Si nous agissons bien, nous pourrons tirer pas mal de profit d’un mode de vie numérique”, a notamment déclaré le premier ministre Juri Ratas. C’est ainsi que le gouvernement estonien, qui dirige actuellement les conseils ministériels européens, mène campagne en faveur d’un rapide déploiement des réseaux 5G.

Libre circulation des données

L’Estonie, qui assume donc cette année temporairement la présidence de l’UE, défend aussi la libre circulation des données, qu’elle qualifie de “cinquième liberté” sur le marché interne européen (après la libre circulation des personnes, des biens, des services et du capital). Un marché intérieur numérique sans frontières rapportera, selon l’Estonie, des centaines de milliards d’euros.

“La numérisation représente à coup sûr une opportunité pour une plus forte croissance économique, pour plus d’innovations”, estime pour sa part le premier ministre belge Charles Michel. “Cela signifie que nous devons cibler une logique d’harmonisation et une collaboration plus européenne.”

Taxer davantage les géants internet?

Telle est l’une des idées les plus contestées du président français Emmanuel Macron. Il souhaite en effet que les géants internet tels Apple et Google soient taxés dans tous les pays européens où ils engrangent du bénéfice, même dans ceux où ils ne sont pas physiquement présents.

La proposition française, qui n’est officiellement pas à l’agenda de la réunion, n’est pas accueillie avec joie par tout le monde. “Nous n’avons ni Google ni Facebook européen, et ce n’est pas en haussant les taxes et avec davantage de réglementation que nous aurons ici ce genre d’entreprise”, a ainsi réagi Ivo Varadnar, le premier ministre irlandais, qui a ajouté que les pays scandinaves et le Benelux avaient le même avis sur la question.

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