Les grosses pannes de sites web ne sont pas si rares

Hier, le site brusselsairport.be, bien pratique pour connaître en temps réel les horaires des vols à Zaventem, a été indisponible pendant au moins deux heures. On a pu découvrir cet été que même le géant de l’e-commerce Amazon.com n’est pas à l’abri d’une panne.

Nous n’avons pas pu connaître la cause de la panne d’hier sur le site brusselsairport.be, géré par BIAC, mais c’est un exemple de plus que des pannes majeures (au moins plus d’une heure d’indisponibilité) de sites web de premier plan sont heureusement assez rares, mais pas si exceptionnelles. D’après IP-label et InternetVista, deux sociétés spécialisées dans les mesures de performances de sites web que nous avons interrogées, l’énorme majorité des sites ‘monitorés” affichent des taux de disponibilité autour de 99%, mais il y a de temps en temps des “canards boiteux” dont la moyenne tombe à 95%, ce qui signifie qu’en même plus d’une heure d’indisponibilité par jour.”Un des acteurs montants de l’e-commerce en Belgique a tout de même enregistré 28 heures d’indisponibilité sur une période de deux mois et demi,” laisse entendre Cédric Braem d’Internetvista. Parmi les rares exemples belges de notoriété publique, on se souvient que le service e-banking de Fortis avait connu un “lundi noir” il y a quelques années.Il est toujours plus facile de citer des exemples à l’étranger : pas plus tard que la semaine dernière, le site de la SNCF a dû rendre l’âme plusieurs heures à la suite d’un engouement spectaculaire des internautes pour une action promotionnelle (les billets de train à 5 euros). Il s’agissait dans ce cas d’un problème de capacité prévisible, plutôt qu’un incident technique.Cet été, le géant Amazon.com [a défrayé la chronique] en tombant en panne pendant 41 minutes, en pleine heure de midi aux Etats-Unis. La cause était apparemment une migration mal négociée vers de nouveaux serveurs. Divers analystes ont estimé que le spécialiste de l’e-commerce aurait subi un recul de ses ventes quotidiennes de 25% ce jour-là.La cause la plus facilement identifiable d’une panne de sites est tout simplement une indisponibilité du réseau, provoquée par une panne, le plus souvent électrique, chez l’hébergeur, comme ce fut le cas à la suite d’une surchauffe cet été dans [un centre de données de Belgacom]. D’après Michel Fleury, directeur Benelux d’IP-label, ce type de panne reste toutefois très exceptionnel, en raison des systèmes de redondance mis en place par les hébergeurs. “D’ailleurs, la plupart des grandes entreprises ont compris l’intérêt d’externaliser vers un hébergeur qui apporte davantage de garanties.” D’après lui, la plupart des problèmes de disponibilité des sites sont dus à des problèmes applicatifs : mauvais paramétrage des serveurs d’application, négligence des mises à jour, etc.Petit conseilA défaut de pouvoir se rabattre sur des systèmes de gestion de crise (basculement vers des machines de secours, disponibilité de pièces de rechange), les entreprises concernées devraient au moins afficher une page web simple qui indique que le site est indisponible et présenter des excuses. Il est en fait relativement simple de personnaliser-adapter des messages d’erreur uniquement compréhensibles par des techniciens. Mais visiblement, peu de webmasters y ont pensé, se disant “cela ne peut pas arriver”.

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