Les flux de travail doivent sauver l’imprimante

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Kristof Van der Stadt
Kristof Van der Stadt Rédacteur en chef chez Data News

Dans un bureau moderne, tout le monde imprime toujours moins. Ce qui met sous pression les fabricants d’appareils multifonctions. L’avenir se situe dans les flux de travail.

Si la réalité a longtemps été négligée, il est désormais impossible de le nier : le secteur de l’impression souffre de ‘disruptite’ aiguë. Dans les bureaux, les collaborateurs impriment toujours moins et les volumes sont constamment en baisse. Conséquence : les entreprises réduisent leurs achats de MFP (multifonctionnels). Dans le nouveau mode de travail, les employés travaillent toujours plus à domicile ou au départ de sites déportés, et cette tendance ne fait que s’accélérer. Du coup, les marques établies sur le marché professionnel de l’impression sont de plus en plus sur la défensive. La recette miracle ? Manifestement, les flux de travail. Des flux de travail intelligents qui redonnent au MFP sa position centrale, qui s’alignent parfaitement sur les processus organisationnels et qui prennent en compte les changements sur le terrain.

” The workplace is a mess, constate Bertrand Cerisier, vp global marketing de l’entité Workplace Solutions chez Xerox, lors d’un événement organisé à Londres. En moyenne, 36% du temps de travail est consacré à des tâches administratives, comme le scanning de factures une par une avant l’introduction dans le système ERP. ” Le constructeur a profité de l’occasion pour y dévoiler ce qu’elle a qualifié de plus importante présentation de produits en 110 ans d’existence: 19 MFP sous la marque VersaLink (dont 12 machines A4) et 10 appareils AltaLink (tous en A3). De nouveaux MFP pour sauver le MFP en somme ? Pas du tout, rétorque Cerisier. ” Aujourd’hui, le MFP est encore et toujours un périphérique. Mais nous entendons installer l’appareil au coeur même du métier et en faire une nouvelle manière pour les collaborateurs de se connecter aux processus de bureau et organisationnels. Un MFP intelligent, en somme. ”

Nous ne vendons plus d’imprimantes, mais des flux de travail.

Pour en revenir à l’exemple des factures: un MFP de nouvelle génération dispose par exemple d’une fonction de commande spécifique – ‘Scanning de factures’ – qui permet de glisser un paquet de factures dans l’appareil, après quoi le scanning est réalisé, avec reconnaissance optique de caractères (OCR) et introduction automatique dans le système ERP sans nécessiter d’intervention de l’employé.

Xerox cible le segment médian

Xerox affirme que l’automatisation de tels flux de travail ne sera plus réservé à quelques heureux élus – typiquement les entreprises du Fortune 500 -, mais accessible également aux moyennes entreprises. C’est d’ailleurs la cible majeure de la gamme VersaLink, tandis qu’AltaLink s’adresse plutôt aux grandes organisations. Au total, 29 nouvelles machines donc, mais qui tournent toutes avec le même logiciel. ” C’est indispensable pour permettre aux développeurs de concevoir des logiciels qui tournent directement sur l’ensemble des appareils avec le même mode de fonctionnement “, ajoute Hervé Tessler, président des opérations internationales. Ajoutant que le MFP moderne se doit d’être entièrement personnalisable. ” Nous ne vendons plus d’imprimantes, explique Tessler pour résumer la nouvelle stratégie. Et il faut préciser que nous entendons travailler via des partenaires et le canal. C’est à ce niveau que se situe pour nous une opportunité majeure. Nous sommes bien présent dans l’environnement des grandes entreprises, mais dans le segment inférieur, nous devons encore progresser sensiblement, dixit Tessler. Au niveau des services d’impression gérés, la croissance est de 3 à 4%, mais dans le segment moyen, elle est de 7%. Ce n’est pas mal lorsque l’on sait que nous n’avons pas encore abordé ce marché de manière agressive, ce que nous voulons désormais faire. “

Bertrand Cerisier
Bertrand Cerisier

Outre les possibilités de personnalisation via la boîte à outils SDK gratuite, de très nombreuses fonctions cloud sont disponibles ‘out of the box’, et notamment des connexions vers le stockage cloud avec notamment Box, Google Cloud Drive, Microsoft OneDrive ou Dropbox. En outre, l’écosystème ConnectKey de développeurs tiers, le programme ‘personalized application builder’ pour le canal et la Xerox App Gallery connaissent un succès grandissant. Dans notre pays également, d’ailleurs. C’est ainsi que Myworkplatform.com de Guillaume Tilleul a développé des connexions entre la plateforme Xerox et Spark, la nouvelle application collaborative de Cisco. Entre-temps, ce connecteur est certifié Cisco et permet notamment de faciliter l’impression de document partagés dans Spark. De même, les solutions d’Equitrac, Ysoft, OnBase et Pharos peuvent être aisément intégrées.

Konica Minolta ccrée un hub

La japonaise Konica Minolta connaît une évolution similaire et se tourne toujours plus vers les services IT, tout en mettant en place son propre écosystème. L’entreprise a d’ailleurs dévoilé récemment la version 1 de son Workplace Hub – disponible à partir de l’automne -, laquelle permet aux PME et les grandes entreprises d’accélérer leur transformation numérique. Via la plateforme centrale, l’ensemble des services, appareils, outils et applications peuvent être gérés plus efficacement au sein d’une organisation.

Hervé Tessler
Hervé Tessler

Les utilisateurs se voient proposer un tableau de bord central offrant un aperçu complet de l’utilisation de l’IT dans toute l’entreprise. Ainsi, les coûts de gestion IT devraient être sensiblement réduits, notamment grâce à l’analyse en temps réel de données qui permettra d’améliorer les processus organisationnels. ” Le Workplace Hub aide les entreprises à mieux se préparer à la prochaine vague d’innovations technologiques dans l’environnement professionnel, afin de s’assurer de ne pas rater le train “, a expliqué Shoei Yamana, CEO de Konica Minolta, lors du lancement à Berlin.

Pour le développement de la plateforme, Konica Minolta a travaillé au départ avec Microsoft, Hewlett Packard Enterprise, Sophos (sécurité), Canonical et BrainTribe (gestion de données), mais espère développer rapidement un écosystème. La plateforme prévoit également une feuille de route pour l’intégration d’applications IoT (internet des objets), d’intelligence artificielle, d’edge computing et tout ce qui tourne autour du ‘workplace of the future’.

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