Les Etats-Unies plaident en faveur de règles de cyber-sécurité

Guy Kindermans Rédacteur de Data News

Lors de la conférence sur la sécurité Shangri-La Dialogue, le ministre américain, de la défense Hagel va lancer un appel pour l’élaboration de règles de protection contre les cyber-menaces, notamment en concertation avac la Chine.

La conférence annuelle sur la sécurité Shangri-La Dialogue organisée à Singapour réunit depuis plus de dix ans déjà les ministres de la défense de la zone asiatique et aborde notamment les tensions militaires croissantes dans la région. Dans son discours, le ministre de la défense américain, Chuck Hagel, va insister sur la façon dont les cyber-menaces peuvent avoir des “conséquences cachées, insidieuses et dangereuses” pour les Etats-Unis, mais “par ailleurs aussi pour la Chine et pour chaque nation”. Donc, “il nous faut trouver des moyens de collaborer avec la Chine, mais aussi avec tous les autres pays, afin d’élaborer des règles comportementales et conclure des accords internationaux à propos des responsabilités que les gouvernements doivent assumer” a déclaré Hagel en route vers la conférence. Il va aussi aborder la cyber-sécurité lors d’une rencontre avec des délégués chinois.

Ces derniers mois et années, les Etats-Unis et la Chine se sont régulièrement accusés mutuellement de cyber-attaques, et tout récemment encore avec des prétendues agressions contre les systèmes de défense américains qui trouveraient leur origine en Chine. A son tour, la Chine a à plusieurs reprises déjà porté des accusations contre les Etats-Unis et a lancé un appel visant à élaborer des règles mondiales en la matière. Ces deux pays se font ainsi l’écho des préoccupations que l’industrie de la sécurité se fait depuis longtemps déjà. Celle-ci craint en effet qu’un malware d’attaque puisse un jour avoir des effets inattendus et provoque davantage de dégâts que souhaité. Eugene Kasperski, de l’entreprise de sécurité du même nom Kaspersky Lab, appelle depuis belle lurette également à la conclusion d’un traité international pour mettre fin à la cyber-guerre.

L’Europe

L’Europe elle aussi se soucie des cyber-dangers et prévoit au cours de la première semaine de juin et pour la première fois une réunion des ministres de la défense de l’OTAN en vue d’évaluer leur cyber-défense. Chuck Hagel assistera également à cette réunion. L’importance d’une solide cyber-défense croît, étant donné que les systèmes de l’OTAN forment régulièrement une cyber-cible, selon le secrétaire général Anders Rasmussen. En 2011, un plan d’action avait été mis au point pour renforcer la cyber-défense. Il appartient à tous les pays membres de l’OTAN d’appliquer une stratégie nationale en matière de cyber-défense et de disposer d’une autorité de cyber-défense nationale, ainsi que d’une capacité défensive suffisante. L’OTAN même a créé l’an dernier la nouvelle ‘Nato Communications and Information Agency’ (NCI Agency) dans l’optique de renforcer la sécurité de l’information et la protection des infrastructures. Elle est dirigée par Koen Gijsbers, l’ex-CIO de la défense néerlandaise. Dans une allocution prononcée lors du lancement de la NCI Agency, il avait du reste souligné que les problèmes étaient comparables à ceux qui se manifestent dans les grandes entreprises, et qu’il comptait sur une collaboration avec l’industrie.

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