Les employeurs peu enclins à conserver leurs collaborateurs

Les employeurs s’intéressent trop à trouver du nouveau personnel et trop peu à garder leurs employés (expérimentés). Voilà qui est risqué dans la mesure où les professionnels ICT se sentent moins liés à leur employeur que durant la précédente haute conjoncture.

“Les sociétés informatiques prétendent réussir à engager des informaticiens à la fois débutants et chevronnés”, déclare Geert-Jan Waasdorp du cabinet d’études du marché du travail néerlandais Intelligence Group, “il est cependant malaisé de trouver des spécialistes, et la main d’oeuvre expérimentée quitte l’organisation par la porte de derrière. L’accent est trop souvent mis sur l’engagement et pas sur la fidélisation des collaborateurs.”De l’étude continuellement en cours du marché du travail effectuée par son entreprise, il conclut en outre que les professionnels ICT se sentent actuellement moins liés à leur employeur. Les belles promesses d’antan ont fait long feu en cette période de recession.Cow-boysGerard van Hees, responsable syndical ICT à la FNV (confédération des syndicats néerlandais): “Les employeurs ICT doivent davantage s’efforcer de conserver leur main d’oeuvre. Ils s’intéressent trop peu à la constance de leurs employés. Nombre d’entreprises travaillent donc avec des contrats à courte durée. A un moment donné, leur budget est épuisé, et elles laissent partir leurs collaborateurs.” Ce genre d’employeurs, il les qualifie de cow-boys qui ne veulent pas investir dans une politique du personnel. “Les crèches sont souvent considérées comme l’affaire des autorités. En période faste, ils sont trop occupés par les formations et lorsque cela va moins bien, il n’y a pas d’argent. Ils tiennent un beau discours, mais qui n’est pas étayé par une structure d’entreprise durable.”Annette Greven, manager HR chez VX Company, constate que la demande a changé. Cette entreprise crée et gère des infrastructures de quelque 250 collaborateurs. “Il y a cinq ans, les carences sur le marché du travail étaient plus importantes. Tout le monde pouvait suivre une formation quelconque dans l’ICT. A présent, nos commanditaires recherchent des spécialistes ayant de l’expérience dans la technologie la plus récente.” Elle constate que ces professionnels doivent aussi disposer de toujours plus de capacités à imaginer des solutions conjointement avec le client.VX Company milite par conséquent pour le maintien des informaticiens chevronnés. A cet égard, son fer de lance est le développement. “Nous veillons à ce que les personnes puissent se développer et décrocher un diplôme tant durant leur travail qu’en marge de celui-ci. Dans l’ICT tout spécialement, on perd de sa disponibilité lorsqu’on ne se forme pas à temps. Nos collaborateurs suivent donc en moyenne une formation deux semaines par an.”Son entreprise recherche quelque cinquante nouveaux collaborateurs. “Notre méthode principale est ce que nous appelons l’engagement de proximité, par l’intermédiaire de nos propres collaborateurs. J’estime ainsi que la moitié de nos employés sont arrivés chez nous grâce à un collègue.”RêvesPecoma, qui compte quelque trois cents collaborateurs, propose et fournit des solutions ICT. Elle se concentre surtout sur l’implication des employés. Simon De Koning, son directeur général: “Il n’y a pas que l’argent qui intéresse les gens, mais aussi les perspectives de vie et de carrière.” Son entreprise recherche encore quelque 35 à 40 personnes et opte pour des engagements via ses propres collaborateurs. Esmé van der Harst, directeur commercial: “Les informaticiens qui ne voient que l’argent facile, n’ont pas leur place dans notre organisation.”Ces derniers mois, De Koning et Van der Harst ont voulu connaître les desiderata et les attentes de leurs trois cents collaborateurs. Cette réunion annuelle rassembla non seulement le management, mais aussi tous les employés. De Koning: “Nous avons invité chacun à noter un rêve sur une carte et nous avons affiché les vingt ‘meilleurs’ rêves dans nos bâtiments.”Pour rendre le travail plus valorisant, les spécialistes de Pecoma travaillent en groupes d’experts au développement de nouveaux produits intéressants pour leur branche d’activité. Le groupe qui s’occupe de tester les applications ICT, a par exemple mis au point une méthode d’expérimentation pour chaque phase du développement d’un produit. De Koning: “Nous voulons croître, mais à partir d’une base solide.”

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