Les critiques s’abattent sur la proposition de régulation d’internet

Frederik Tibau est rédacteur chez Data News.

Les organisations internet, telles l’Icann, l’Isoc et l’Iana, s’opposent conjointement à la création d’un groupe de travail intergouvernemental destiné à ‘réguler internet’. A la mi-décembre, le Brésil a introduit une proposition auprès des Nations Unies en vue de créer un groupe de travail, dont la tâche devrait être de renforcer l’emprise des autorités sur internet. Même le pionnier internet Vincent Cerf réagit de manière indignée.

Les organisations internet, telles l’Icann, l’Isoc et l’Iana, s’opposent conjointement à la création d’un groupe de travail intergouvernemental destiné à ‘réguler internet’. A la mi-décembre, le Brésil a introduit une proposition auprès des Nations Unies en vue de créer un groupe de travail, dont la tâche devrait être de renforcer l’emprise des autorités sur internet. Même le pionnier internet Vincent Cerf réagit de manière indignée.

Jusqu’à présent, il n’est guère question de régulation d’internet. Le flux constant de documents gouvernementaux secrets qui sont rendus publics sur le site de scoops WikiLeaks, en est assurément la meilleure illustration. Le Brésil propose par conséquent de n’autoriser que les pays membres des Nations Unies à accéder à l’Internet Governance Forum (IGF).

L’IGF est un forum créé en 2006 par les Nations Unies pour ouvrir le débat sur l’évolution d’internet, auxquels participent jusqu’à présent tant les pouvoirs publics, les citoyens, les entreprises que les organisations non marchandes. La Chine, l’Inde, l’Afrique du Sud et l’Arabie Saoudite soutiennent la proposition du Brésil. Bien que la délégation brésilienne ait insisté sur le fait que “l’objectif n’est pas de contrôler entièrement l’internet”, les protestations pleuvent littéralement.

L’Icann, l’organisation qui gère le système des noms de domaine au niveau mondial, mais aussi l’Isoc (l’Internet Society) et l’Iana (l’Internet Assigned Numbers Authority) s’opposent ensemble à la proposition de n’autoriser que les pays membres des Nations Unies à faire partie du groupe de travail chargé d’examiner comment améliorer l’internet (Internet Governance Forum). Elles plaident pour que les autres pays, les citoyens et les organisations professionnelles puissent avoir également leur mot à dire sur ces développements futurs.

Vint Cerf

Une pétition élaborée par ces organisations a été signée par Vint Cerf notamment. Ce ‘père d’internet’, qui a conçu en 1973 la structure de base du net, conjointement avec Bob Kahn, a apposé signature au nom de Google, pour qui il est ‘chief internet evangelist’ depuis 2005.

Sur un blog de l’entreprise, Cerf écrit ceci: “La beauté d’internet, c’est qu’il n’est pas contrôlé par un groupe unique. Il n’y a pas d’autorité centrale, mais des universitaires, des organisations non marchandes, des entreprises et des gouvernements qui collaborent pour améliorer cette merveille technologique du monde moderne. Ce modèle a non seulement largement ouvert l’internet et représente un terrain d’expérimentation pour l’innovation, où que l’on soit, mais il a également empêché que des intérêts établis puissent dominer internet.”

“J’ai signé aujourd’hui la pétition au nom de Google, parce que nous ne croyons pas qu’on puisse permettre à des autorités quelles qu’elles soient de s’arroger le monopole de l’évolution d’internet. L’approche ouverte et décentralisée actuelle fonctionne bien. Elle protège les utilisateurs contre les intérêts établis et a permis une innovation rapide. Combattons pour que cela continue ainsi.”

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