Les annonceurs web à propos des adblockers: “Nous en avons fait un fourbi”

© Lifehacker

“Nous en avons fait un fourbi”, admet Scott Cunningham de l’Interactive Advertising Bureau. Une bonne raison donc pour créer un meilleur programme destiné à générer des publicités web moins envahissantes, moins accablantes et plus sûres.

La publicité sur le web peut se prévaloir d’une aversion croissante de la part des internautes. Au terme d’une enquête effectuée plus tôt cette année, Adobe et PageFair avaient déjà indiqué que 14 pour cent des internautes – 200 millions de personnes dans le monde – utilisaient un ‘adblocker’ (bloqueur de pub) pour échapper aux publicités sur le web. Cela irait de paire avec une perte de 22 milliards de dollars pour le secteur. Et cela représenterait une menace pour de grands pans d’internet: les pages web risquent de ne plus être produites gratuitement. Si le consommateur ne veut pas payer pour celles-ci, l’argent doit bel et bien venir de la publicité, mais si le consommateur rejette ensuite celle-ci, les annonceurs iront injecter leurs fonds ailleurs. Les internautes enterreraient ainsi le droit à l’existence de leurs sites favoris, affirment Adobe et PageFair.

L’irritation à propos de la publicité web croît

Les annonceurs sur le web ont réussi à se surpasser en matière de publicité irritante. Des fenêtres émergentes malaisément supprimables, qui vous orientent souvent vers un Dieu sait quel site, des reprises de pages de sites web, le flot permanent d’annonces publicitaires pour des voitures ou des assurances vie des semaines, voire des mois durant après que vous ayez fait votre choix, des publicités qui favorisent la propagation de malware, etc.

A nom de l’Interactive Advertising Bureau, Scott Cunningham reconnaît à présent que les annonceurs web se sont occupés de creuser leur propre tombe. Nous avons perdu de vue le ressenti de l’utilisateur, écrit-il, et: “Si l’on se retourne [sur la décennie écoulée, ndlr], le désir de gagner toujours plus d’argent, nous a coûté des dollars en loyauté des clients. Les systèmes évolutifs rapides permettant d’assaillir la clientèle d’actions publicitaires toujours plus lourdes, ont ralenti l’internet public et ont fait se décharger prématurément plus d’un accu. […] Nous avons perdu de vue que nous assumons une responsabilité sociale et éthique visant à offrir une expérience sûre et utile à tout un chacun souhaitant trouver chaussure à son pied.”

L.E.A.N.: plus léger, plus sûr, moins irritant

Pour changer la donne, l’IAB Tech Lab lance une nouvelle initiative: le L.E.A.N. Ads Program. L.E.A.N. est l’acronyme de Light, Encrypted, Ad choice supported & Non-invasive. Le programme prévoit notamment une réglementation plus stricte de la manière dont une publicité est souvent proposée à une cible, ainsi que de la façon d’y mettre fin, lorsque celle-ci a effectué son achat.

Cunningham est très élogieux à propos de ces améliorations. Car l’adblocking a comme but de couper les racines de l’internet gratuit et diversifié et de générer la percée de certaines plates-formes fermées, dominées par quelques entreprises seulement, selon lui. Par ailleurs, l’IAB prône aussi le remplacement des mécanismes qui poussent aujourd’hui les internautes dans les bras des ‘ablockers’. L.E.A.N. est une alternative qui doit revendiquer sa présence, à côté des méthodes existantes, affirme Cunningham.

Volontariat, le talon d’Achille de L.E.A.N.

L’initiative a été approuvée par la direction de l’IAB. Celle-ci représente 650 annonceurs et agences de publicité couvrant conjointement 80 pour cent du marché américain de publicités sur le web. Mais l’impact que cela aura sur la popularité des bloqueurs de pub dépendra surtout de voir à quelle vitesse les annonceurs individuels adopteront cette idée. Le fait que Cunningham s’attende à ce que L.E.A.N. coexiste à côté de formes plus traditionnelles de publicité irritante, est plutôt optimiste. Peut-être, l’IAB ferait-il bien de prendre contact avec les créateurs d’adblockers, afin de concevoir un mécanisme par lequel les publicités répondant aux spécifications L.E.A.N. ne soient pas rejetées.

Source: Automatiseringgids

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire