Le smartphone sauve les Kenyans de la pauvreté

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Les Kenyans qui effectuent leurs opérations bancaires avec leur smartphone, ont plus de chances de sortir de la misère. C’est surtout dans les familles dirigées par des femmes que les services financiers mobiles entraînent une amélioration de la qualité de vie.

L’économe Tavneet Suri du MIT étudie depuis 2008 déjà l’impact pécuniaire et social des services financiers mobiles au Kenya. Ces services permettent aux utilisateurs d’effectuer leurs opérations bancaires au moyen de leur smartphone.

Précédemment déjà, Suri avait montré que les services financiers mobiles représentent un moyen pratique pour permettre aux Kenyans d’économiser. Il en résulte que les familles kenyanes ont enregistré une augmentation de leur épargne de 22 pour cent.

Budget de consommation supérieur

De l’étude la plus récente parue la semaine dernière dans Science, il apparaît que les services financiers mobiles semblent efficients à long terme pour réduire la pauvreté au Kenya, spécialement dans les ménages dirigés par une femme.

Depuis 2008, les services financiers mobiles ont fait en sorte que la consommation quotidienne par tête a crû dans 194.000 ménages (représentant 2 pour cent des familles kenyanes), ce qui fait qu’ils sont sortis de l’extrême pauvreté. Cela signifie qu’ils ne doivent plus survivre avec moins d’1,25 dollar par personne et par jour.

Un effet complémentaire intéressant, c’est que les ménages dirigés par une femme ont connu une augmentation plus forte de leur budget à la consommation que ceux dirigés par un homme.

Il s’est avéré également que les services financiers mobiles ont fait passer 185.000 femmes d’une carrière dans l’agriculture vers une autre activité professionnelle ou vers un emploi dans le commerce.

L’étude a porté sur M-PESA qui, avec plus de 25 millions d’utilisateurs, est le service le plus populaire au Kenya.

Meilleure qualité de vie

“Précédemment déjà, nous avions montré que les services financiers mobiles augmentent votre ressort financier”, déclare Suri. “Personne n’avait cependant examiné ce que ce meilleur ressort signifie à plus long terme ou dans le domaine du genre. Cette étude au Kenya est importante parce qu’elle démontre que les opérations financières mobiles sont non seulement facilitées, mais qu’elles améliorent aussi la qualité de vie des gens. C’est important pour convaincre les chefs de gouvernement ou les entrepreneurs à déployer ce type de services dans leur pays.”

Dans une étude datant de 2012, Suri avait montré que le banking via internet rend aussi les Kenyans plus résistants face aux incertitudes financières causées par de piètres moissons, la sécheresse et les problèmes de santé.

Grâce aux services mobiles, ils sont connectés à un vaste réseau financier et peuvent plus rapidement recevoir des paiements en période pécuniairement difficile.

En 2015, 270 services financiers mobiles étaient actifs dans 93 pays.

(IPS)

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