Le Samsung Galaxy S4 va-t-il évincer l’iPhone?

Frederik Tibau est rédacteur chez Data News.

C’est à grand renfort de tambours et de rompettes que Samsung a présenté à New York son tout nouveau cheval de bataille, le Galaxy S4. Même si ce ‘superphone’ est le premier au monde à être équipé d’un processeur à huit coeurs, il a surtout attiré l’attention par ses nombreuses nouvelles fonctions logicielles lors de cette cérémonie de lancement.

C’est à grand renfort de tambours et de rompettes que Samsung a présenté à New York son tout nouveau cheval de bataille, le Galaxy S4. Même si ce ‘superphone’ est le premier au monde à être équipé d’un processeur à huit coeurs, il a surtout attiré l’attention par ses nombreuses nouvelles fonctions logicielles lors de cette cérémonie de lancement.

Quiconque a suivi un tant soit peu toutes les rumeurs qui ont circulé ces derniers jours, n’aura guère appris de plus sur les spécifications matérielles de l’appareil au cours du grand show organisé dans le Radio City Music Hall.

Alors oui, le Galaxy S4 possède un écran un peu plus grand que son prédécesseur (5 pouces), un appareil photo de 13 méga-pixels et le support 4G (tant FDD LTE que TD LTE). Et c’est vrai que le nouveau produit-phare du géant technologique sud-coréen est le premier smartphone au monde à posséder un processeur à huit coeurs (même si la version à 8 coeurs ne sera pour l’instant vendue qu’aux Etats-Unis. En Europe, le S4 intègrera une puce quadri-coeur à 1,9 GHz), et un écran Amoled full HD d’une résolution de 1.080 x 1.920 pixels.

Mais la cérémonie de lancement bizarre qui avait tout d’une comédie musicale sur Broadway ne s’arrêtait pas là car toute l’attention était finalement concentrée sur les nouvelles applications logicielles de l’appareil, et elles sont légion.

Il est par exemple possible pour le photographe de prendre place sur ses prises de vue, puisque les appareils photo en façade et à l’arrière peuvent être utilisées simultanément. En outre, les photos peuvent être dotées de brefs fragments sonores pour en accroître encore l’authenticité.

Les spéculations allaient aussi bon train sur le fait que l’utilisateur puisse sur le S4 faire défiler le contenu de l’écran avec les yeux, mais ces attentes ne sont que partiellement rencontrées. Lorsqu’on regarde l’écran, il est en effet possible de faire défiler les pages web en basculant l’appareil du haut vers le bas. Et si l’on regarde quelques instants ailleurs pendant la reproduction d’une vidéo, l’appareil se met automatiquement en mode pause.

Grâce à la fonction Air Gesture, il est possible de sauter vers la piste musicale suivante ou de répondre au téléphone en passant simplement la main devant l’écran, alors qu’avec S Voice Drive, l’on peut commander l’appareil de la voix durant les déplacements en voiture.

Du reste, le S4 est un instrument intéressant pour les personnes dont la connaissance des langues laisse à désirer. L’outil S Translator permet en effet de dicter un message dans une langue, après quoi le smartphone le traduit dans une autre. En tout, 9 langues sont supportées, dont le français, le chinois et l’italien.

A première vue, il semble donc que le Galaxy S4 dispose de suffisamment d’atouts pour mettre à tout le moins la pression sur Apple. En tout cas, Samsung a encore quelques mois devant elle pour lancer son nouveau super-téléphone sur le marché. Son grand rival ne sortira en effet qu’au plus tôt cet été le successeur de l’iPhone 5, alors que le S4 devrait être commercialisé à partir d’avril déjà.

Utile Ce n’est pas par hasard que Samsung ait mis surtout en exergue les fonctions logicielles du S4 à New York. “Un plus grand écran, un meilleur appareil photo et une puce à huit coeurs sont certes intéressants, mais le consommateur a évolué”, explique le directeur de la recherche chez Gartner, Michael Gartenberg, à Data News. “Il veut un appareil qui fonctionne bien avec des applications qui soient vraiment utiles et conviviales.”

Selon Gartenberg, il faudra encore attendre pour savoir si le S4 pourra répondre aux très grandes attentes sur ce plan, “car les Coréens ont commis des erreurs en matière de software”, ajoute-t-il. “Sur le S3, ils ont ajouté des applis qui n’étaient pas encore tout à fait au point. Pensez à l’assistant vocal S Voice – le pendant de Siri sur l’iPhone – ou à l’appli qui s’assure que votre appareil ne s’éteigne pas quand vous regardez l’écran. Je suis curieux de savoir si tout ce qui est présenté aujourd’hui, fonctionne bien comme il se doit.”

Le directeur de Samsung Mobile, J.K. Shin, admet sincèrement lors d’interviews accordées à la presse internationale qu’une manoeuvre de rattrapage s’impose à son entreprise pour pouvoir revenir à la hauteur d’Apple. En janvier encore, elle a repris Wacom dans ce but, un spécialiste en applications pour affichages interactifs, alors qu’elle a attiré l’année dernière des dizaines de spécialistes en software des Etats-Unis et d’Europe.

Ecosystème

Après que la révolution technologique qui a fait des smartphones les appareils les plus importants sur le marché de l’électronique à la consommation, est en train de se terminer progressivement (les derniers appareils iOS et Android se ressemblent tous plus ou moins), c’est le software qui devient toujours plus prépondérant pour pouvoir se distinguer. Les analystes tels Gartenberg suggèrent continuellement que le prochain combat portera sur les écosystèmes.

“Comment puis-je utiliser l’appareil dans ma poche pour commander mon installation audio et vidéo?”, explique-t-il encore, “C’est beaucoup plus important que quelques pixels d’écran en plus. L’oeil humain ne peut quand même plus voir la différence.”

Ce message, Samsung semble l’avoir déjà compris. C’est ainsi que le S4 peut servir de télécommande de votre téléviseur grâce à la LED à infrarouge, mais aussi d’appareil de fitness grâce à l’appli ‘S Health’, et que le géant technologique va lancer un appareil de synchronisation domestique central capable de stocker jusqu’à 1 téraoctet de données. Celles-ci pourront être sollicitées non seulement via le smartphone, mais aussi via des téléviseurs ou des tablettes.

Pour pouvoir prendre quelque peu plus ses distances vis-à-vis d’Android et pour pouvoir rivaliser dans la guerre opposant des écosystèmes tels iOS, Android, Firefox OS, Windows Phone et BlackBerry 10, Samsung a par ailleurs conçu Tizen, un nouveau système d’exploitation mobile sur base de Linux. L’arrivée d’appareils Tizen au cours du second semestre de l’année (aussi en Belgique) pourrait indiquer que Samsung veuille imiter Apple en équipant de plus en plus à l’avenir son matériel de logiciels propres.

Intelligence

Tizen démontre une fois encore qu’il n’est plus aujourd’hui simplement question de smartphones proprement dits, mais qu’il y a bien plus que cela en jeu. Ce n’est pas par hasard que le système d’exploitation ressemble beaucoup au software qui tourne sur les TV intelligentes (Smart-TV) de Samsung.

“Tout devient progressivement intelligent”, déclare Ben Wood, spécialiste du mobile chez CCS Insight, à ce propos. “Il ne s’agit plus seulement de ce bout de hardware au fond de votre poche, mais de la plate-forme software qui va faire partie de votre vie de tous les jours.”

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