Le nuage public sera en fin de compte développé en interne

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Kristof Van der Stadt
Kristof Van der Stadt Rédacteur en chef chez Data News

Il y aura bien un nuage public, aussi appelé g-cloud. Fedict et Smals vont collaborer pour mettre au point le projet en interne.

Le nuage public, alias le g-cloud, a déjà fait couler beaucoup d’encre. L’idée d’un ‘government cloud’ par analogie avec ce qui se fait en Grande-Bretagne avait été suggéré en 2011 déjà par le ministre en charge de l’ICT et des télécoms de l’époque, Vincent Van Quickenborne, avant d’être repris par Fedict qui posa avec le projet Fedman III la première pierre du nuage public. La sous-traitance s’avéra cependant une véritable galère, ce qui fait que le projet fut mis au frigo en septembre 2012.

En 2013, la recherche d’un intégrateur et d’un fournisseur d’une solution de ‘nuage hybride’ fut néanmoins relancée, pour se heurter au début de cette année de nouveau à un veto. Le secrétaire d’Etat à la fonction publique et à la modernisation des services publics Hendrik Bogaert indiquait à l’époque déjà que “l’on va examiner en interne ce que l’on va pouvoir faire”.

Moins cher en interne

“Entre-temps, les esprits ont mûri, et tout le monde est bien conscient que nous disposons de la connaissance suffisante en interne. Il est clair aussi que nous pourrons ainsi y arriver de manière plus économique avec Smals. Les cahiers des charges que nous avons reçus d’acteurs externes, étaient tous plus chers”, explique Jan Deprest qui dirige le service ICT fédéral Fedict.

Fedict et Smals vont à présent collaborer à une infrastructure commune. Cette tâche démarre dès à présent et devrait déboucher sur un centre de données virtuel dans la seconde moitié de cette année. “Physiquement, il y aura au minimum 4 emplacements, où tournera le nuage public. Actuellement, les autorités disposent certainement de 30 à 40 centres de données. Nous allons donc aussi effectuer immédiatement une consolidation. Les budgets ont été réduits, et l’objectif est également de diminuer la complexité”, déclare Deprest.

Les machines de Fedict tournent du reste depuis 2001 déjà dans les centres de données de Smals et du SPF Finances, mais sont à ce jour encore entièrement séparées du reste de l’équipement. “Or la technologie permet aujourd’hui de virtualiser l’infrastructure physique. Tant chez Fedict que chez Smals, la virtualisation bat déjà son plein, et nous allons à présent en faire un service commun”, ajoute encore Deprest.

Accroître la synergie

En faisant tout en interne, il ne faudra plus consacrer un budget de 15 à 20 millions d’euros à un fournisseur ‘cloud’ externe: une économie à laquelle Bogaert faisait référence plus tôt cette semaine déjà. Une partie du budget de Fedict (pour gérer l’infrastructure des centres de données) prendra à présent le chemin de Smals. “Mais le plus important, c’est que nous pourrons disposer d’une solution plus économique et accroître l’efficience des pouvoirs publics par synergie”, poursuit Deprest. Comme tout sera développé en interne, il ne faudra plus non plus lancer d’adjudication. A propos du choix de la technologie, Deprest ne souhaite pas encore s’étendre: “Nous ne nous concentrerons pas tellement sur la technologie, mais bien sur les services. Il va de soi que nous allons bien entendu éviter d’être tenus à un seul vendeur (‘vendor lock-in’) et que nous allons recourir chaque fois à deux fournisseurs au moins pour la réseautique, les bases de données et la virtualisation.”

D’autres SPF ultérieurement

Le centre de données virtuel sera proposé sous forme d’une activité ‘managed service’ par Smals aux clients internes – comprenez: les différents services publics. Ce sera d’abord le tour de Fedict et de la Sécurité Sociale. Plus tard, c’est le SPF Finances qui y adhérera. Deprest espère que ce sera au cours du premier semestre de 2015. Ensuite, il en ira de même pour d’autres SPF et services publics qui se connecteront au ‘g-cloud’.

Reste encore à savoir qui assumera la responsabilité finale de ce g-cloud? Deprest: “Il y aura un comité de gestion où siègeront les clients qui acquerront les services gérés. Ce sont eux qui co-détermineront le contenu des services. Pour ce qui est de l’administration, un cahier des charges sera nécessaire. L’éditeur administratif sera Smals.”

“Tout le monde au sein des pouvoirs publics va à présent coopérer avec Smals, ce qui est une évolution intéressante. Il est manifeste que Smals sera plus que jamais le département ICT interne des pouvoirs publics”, conclut Deprest.

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