Le nouveau passeport à puce serait un recul plutôt qu’un gain sécuritaire

Deux scientifiques belges tirent la sonnette d’alarme à propos de la technologie RFID incluse dans la nouvelle génération de passeports, dits “électroniques”.

Yves Poullet et Jacques Quisquater sont des références dans notre pays en matière de sécurité et protection des données. Le premier est directeur depuis plusieurs années du Centre de recherche Informatique et Droit (CRID) des Facultés Universitaires de Namur et le second, qui se classe sans fausse modestie parmi les inventeurs de la carte à puce, est Professeur de cryptographie à l’UCL.Lors d’un colloque hier à Namur, les deux spécialistes ont proposé au gouvernement la création d’un moratoire sur l’utilisation de la nouvelle génération de passeports “électroniques”, introduite il y a deux ans environ. Ils affirment que ces passeports dotés d’une puce, au lieu d’améliorer la protection des personnes, introduisent de nouveaux risques sécuritaires.Ils visent en fait la technologie RFID, qui permet de transférer par radio-fréquences (et donc sans contact) les données contenues dans la puce, vers une borne informatique installée au poste de douanes d’un aéroport, par exemple. Certes, les données transférées sont cryptées mais ce qui inquiète les experts, c’est que ce cryptage est fixe aux différents postes de contrôle et permet de suivre à la trace un individu, même sans devoir déchiffrer les données de la puce. Les deux Professeurs mettent en garde contre des risques de clonage d’identité (il serait en quelque sorte possible, tout en gardant la même étiquette, de changer le contenu d’un produit) et autres formes de piratage.

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