Le monde entier a le regard tourné vers Steve Jobs

Cela ne vous aura probablement pas échappé: tous les yeux sont tournés vers Steve Jobs cette semaine. Quoi de plus logique après tout. Lorsque le CEO d’Apple en personne déclare que son annonce imminente est quasiment la plus importante de sa carrière, on peut être sûr que cela va faire des étincelles.

Cela ne vous aura probablement pas échappé: tous les yeux sont tournés vers Steve Jobs cette semaine. Quoi de plus logique après tout. Lorsque le CEO d’Apple en personne déclare que son annonce imminente est quasiment la plus importante de sa carrière, on peut être sûr que cela va faire des étincelles.

La grande question que tout le monde se pose, c’est dans quelle mesure Jobs peut-il insuffler une nouvelle vie au secteur des médias traditionnels (journaux, livres, télévision, …) avec son fameux ordinateur tablette.

S’il mène à bien sa mission archidifficile, l’Américain sera considéré non seulement comme le plus important CEO de la décennie écoulée, mais aussi de celle qui vient de démarrer.

Ce serait assurément un sacré tour de force, si Apple pouvait être aussi décisive dans les années dix que dans les années zéro. C’était déjà fort que de redessiner entièrement un secteur, mais répéter cela une deuxième fois, ce serait du jamais vu.

Pensez donc. Il y a un siècle, Henry Ford donna le coup d’envoi d’un changement de cap essentiel dans l’industrie automobile naissante. Conrad Hilton, encore un Américain, introduisit pour sa part un nouveau standard dans l’hôtellerie internationale. Graham Bell est encore et toujours identifié au téléphone et, plus près de chez nous, Lieven Bauwens transforma Gand en le plus important centre textile européen au 19ème siècle. Le Belge Leo Baekeland est lui entré dans l’histoire comme l’homme qui introduisit le plastique à grande échelle. Toutes ces personnes ont réussi à attirer un marché spécifique vers leur pays. Et en général, elles n’ont guère éprouvé de difficultés tout simplement en raison de l’absence de concurrence (dominante).

C’est Steve Jobs qui a redessiné à lui seul le paysage musical ces dix dernières années, qui a fait de même avec le marché des téléphones mobiles (et qui botta si fort les fesses des fabricants traditionnels qu’ils n’en sont toujours pas remis), qui étonna le monde du cinéma avec les films d’animation révolutionnaires de Pixar, et qui, suite à cela, a fait encore croître de manière exponentielle l’impact d’Apple sur l’industrie informatique. Think different indeed!

Si cette fois encore, Steve Jobs peut puiser de l’argent frais des médias traditionnels, l’ultra-arrogant CEO, qualifié par certains de… fumier de première classe, sera béatifié, et son statut mythique prendra des proportions sans précédent dans les années à venir.

Mais il y a un ‘mais’. Même si le guide est expérimenté, les obstacles ne manquent pas sur sa route, c’est le moins qu’on puisse dire! Ne possédons-nous pas tous en 2010 un smartphone, un netbook ou un laptop? Et ces appareils ne sont-ils pas en réalité similaires à un PC tablette? Quelle est la valeur ajoutée?

En outre, le marché risque ces prochains mois d’être submergé par les tablettes et les e-lecteurs de dizaines de fournisseurs. Comment Apple entend-elle cette fois faire la différence? Comment Jobs compte-t-il encore battre les cartes à son avantage?

Une nouvelle façon de commander l’écran tactile sera-t-elle prépondérante? Ou Apple a-t-elle peut-être conclu des accords exclusifs avec des éditeurs de livres et des producteurs de films, comme suggéré par le Wall Street Journal et pris pour argent comptant par pas mal de spécialistes?

Verra-t-on une espèce d’iTunes permettant d’acheter des articles de journaux, du contenu de magazines, voire des programmes télévisés? Ou sera-ce, comme les dernières rumeurs le laissent entendre, une authentique librairie de Barnes & Noble qui sera intégrée à l’appareil, ce qui en fera donc un concurrent direct du Kindle d’Amazon?

Comme toujours, les journaux débordent de toutes les spécifications et caractéristiques possibles provenant d’une série de fuites bien organisées et étudiées. Aucune entreprise sur terre ne peut créer une vogue comme en est capable Apple. Mais y a-t-il vraiment quelqu’un qui sache ce qu’on peut attendre?

Ce qui semble en tout cas bien réel, c’est que Jobs n’a pas encore renoncé. Ces dernières années, il est apparu qu’il voulait ‘aider’ les entreprises de médias traditionnels avec ses nouvelles formes de distribution (même si c’est toujours Apple qui fixe le prix et établit les conditions, au grand mécontentement de nombre de bonzes du secteur des médias). “What drives all of these changes is technology, and Apple has an ability to influence that”, a déclaré une source proche du CEO.

Entre-temps, Apple est aussi en train de se faire quelques nouveaux ennemis. C’est surtout sa relation avec Google qui s’envenime rapidement. Ce n’est pourtant pas étrange dans la mesure où la stratégie d’Apple de réclamer de l’argent pour du contenu est en contraste flagrant avec la politique de Google, qui propose un contenu similaire en général gratuitement sur des plates-formes comme YouTube ou simplement via son moteur de recherche.

La mésentente entre les deux entreprises sur la façon de traiter le contenu a même incité Steve Jobs à négocier avec son ancien rival Microsoft (!!), en vue d’installer Bing en tant que navigateur par défaut sur l’iPhone et ce, au détriment de Google.

Qu’il soit canonisé ou pas, Jobs n’en reste pas moins mortel, comme on l’a vu, il y a six mois, lorsqu’il a dû subir une transplantation de foie. Mais malgré sa lourde maladie, il aurait suivi ce projet de très, très près. Ce dernier méritait-il bien toute l’attention de la part des médias, nous le saurons demain.

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