Le ministre Vandeput veut de nouveaux drones pour la Défense

Ministre Steven Vandeput © Pieterjan Van Leemputten
Pieterjan Van Leemputten

Le ministre de la Défense, Steven Vandeput, souhaite recourir à des drones plus petits et plus modernes pour des missions à l’étranger. Dans certains cas, ils pourraient être utilisés également pour accroître la capacité de la force aérienne, même s’il plaide aussi pour l’instauration de limites.

La Défense dispose aujourd’hui déjà de drones qui ont déjà été utilisés à l’étranger. Mais ces appareils datent des années nonante et sont quelque peu dépassés, et le ministre Vandeput veut en exploiter davantage: “Les missions à l’étranger s’effectuent souvent dans un contexte instable. Voilà pourquoi il est opportun d’utiliser davantage de drones.” Dans un premier temps, ces appareils serviront à collecter des informations et à évaluer la dangerosité des situations. “Mais si besoin est, nous pourrons les utiliser aussi pour augmenter nos capacités de combat”, ajoute Vandeput.

Cela n’est pas possible avec la génération de drones actuelle. “Aujourd’hui, nous disposons de ce qu’on appelle des ‘medium altitude drones’ qui demeurent longtemps en l’air et sont relativement bon marché à utiliser. Mais ils ont des limites et commencent à devenir désuets. Voilà pourquoi nous envisageons pour le futur des appareils plus petits volant davantage à basse altitude”, déclare encore le ministre de la Défense à Data News.

L’armée va donc investir dans de nouveaux drones, même si le ministre ne souhaite pas encore faire de déclarations concrètes sur le nombre ou le montant: “Leur nombre dépendra du plan stratégique. Nous voulons surtout accroître la capacité pour pouvoir les utiliser. Mais l’on ne parle pas de cent appareils.” Le ministre reste aussi vague à propos du timing, qui est également un élément du plan stratégique pour l’armée belge dans les 15 prochaines années.

Pas des robots tueurs

Le fait que les drones puissent être exceptionnellement aussi utilisés pour augmenter les capacités de combat, est étonnant car cela signifie qu’il s’agirait d’appareils capables de tuer des personnes. Mais Vandeput indique aussitôt qu’il n’est pas partisan d’appareils susceptibles de mettre des cibles hors d’état de nuire de manière entièrement autonome. “Il y a un aspect éthique et philosophique à l’automatisation de la manière de mener une guerre que nous ne pouvons prendre à la légère”, affirme-t-il. “Nous n’allons pas investir dans des robots tueurs.”

Et d’insister sur le fait qu’il y aura toujours une personne responsable, lorsque des actions seront entreprises: “Quelle que soit la distance séparant cette personne de la cible, cela n’en restera pas moins une décision de quelqu’un qui interprétera les faits et émettra un jugement de valeur. A mes yeux, il doit et devra en être ainsi. Toujours.”

Sortir de la zone grise

Vandeput a donné ces explications dans le cadre de la Drone Convention organisée à Genk. Il y a abordé aussi son soutien au secteur qui en est aujourd’hui encore à ses débuts, mais qui attend également un cadre juridique pour les vols commerciaux. Vandeput: “Plusieurs pionniers des drones restent sur leur faim. Nous devons très vite sortir de cette zone grise.” Et de se référer à l’arrêté royal provisoire auquel travaille actuellement la ministre de la Mobilité, Jacqueline Galant. “Il sera un important jalon pour le futur développement de l’industrie des drones. Mon parti veillera également à garantir la viabilité de cette industrie”, a conclu le ministre de la Défense.

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