‘Le harcèlement, ce n’est pas nouveau, mais c’est aujourd’hui plus facile sur Facebook ‘

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Michael Ilegems Responsable musique Knack Focus

Des dizaines de jeunes filles (avec leur nom, prénom et photo) ont fait la une sur des pages Facebook malintentionnées, où elles ont été publiquement décrites comme des putains. Comment le site social agit-il pour empêcher ce genre de harcèlement?

Des dizaines de jeunes filles (avec leur nom, prénom et photo) ont fait la une sur des pages Facebook malintentionnées, où elles ont été publiquement décrites comme des putains. Comment le site social agit-il pour empêcher ce genre de harcèlement?

‘Les utilisateurs peuvent qualifier certaines pages Facebook d’incongrues. Si une grande quantité de réactions de ce genre aboutit chez Facebook, les pages incriminées sont automatiquement mises offline’, déclare la spécialiste internet Clo Willaerts. ‘En outre, Facebook dispose de deux à trois équipes de ‘personnes’, qui examinent à la loupe les plaintes au niveau du contenu.’

La question est de savoir si ce genre de page offensante pouvait être mise en ligne et si Facebook n’aurait donc pas pu agir de manière plus proactive. ‘Le fait de clouer quelqu’un au pilori existe malheureusement depuis que le monde est monde. C’est inévitable. Avant, des messages vulgaires étaient écrits sur les murs des toilettes, alors qu’aujourd’hui, l’on a recours à Facebook pour ce faire. Et c’est un moyen qui est encore plus à portée de main et qui peut toucher bien plus de gens.’

‘Mais les auteurs ont commis une erreur en pensant que personne ne les démasquerait jamais et que leurs méfaits resteraient impunis’, affirme Clo Willaerts.
‘Si vous créez continuellement des groupes Facebook offensants ou de faux profils, Facebook recevra systématiquement des plaintes, après quoi le réseau pourrait bloquer votre adresse e-mail, voire votre adresse IP. Beaucoup d’internautes pensent qu’ils peuvent dire ce qu’ils veulent sur Facebook, mais aucune autre loi ne s’applique dans le monde virtuel que dans le monde bien réel.’

Collaboration avec la police Certaines victimes ont déposé plainte auprès de la police. Comment celle-ci collabore-t-elle avec Facebook dans ces cas-là? ‘Si la police estime que ce genre de chose est un fait punissable, elle prendra contact avec le siège central européen de Facebook en Irlande. Si la police demande par voie d’un mandat officiel qui a jeté en pâture le contenu offensant incriminé, Facebook est obligé de décliner les identités des auteurs.’

Ces derniers temps, les médias sociaux sont souvent mis en relation avec les infractions au respect de la vie privée, comme ce fut récemment le cas avec Instagram. Les sites de socialisation ne deviennent-ils pas toujours plus dangereux au fur et à mesure que leur popularité croît?

Willaerts: ‘Selon moi, le danger ne vient pas directement des médias sociaux, mais bien des smartphones. Les utilisateurs se comportent toujours plus comme des ‘little brothers’. Ils emploient à tort et à travers leur téléphone pour réaliser des photos ou des vidéos qui n’ont pas de raison d’être. Il n’y a plus de cadre éthique. Ce n’est vraiment pas correct et cela doit disparaître.’

‘Comment peut-on aider à annihiler ce phénomène inquiétant? Je viens de terminer un nouveau livre plein de conseils à propos de notre ‘réputation online’, mais je n’ai hélas pas de réponse toute faite à cette question. L’on ne peut pas interdire aux gens de se protéger complètement du web, mais l’on ne peut pas non plus leur interdire de vous prendre en photo.’

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