Le dernier salut à un défunt

La semaine dernière, le salon de l’emploi Brassring était organisé dans la Silicon Valley. Il est en soi déjà surprenant que des événements consacrés au recrutement ICT soient encore organisés aux Etats-Unis, alors que chez nous, tout est très calme s

Il est en soi déjà surprenant que des événements consacrés au recrutement ICT soient encore organisés aux Etats-Unis, alors que chez nous, tout est très calme sur ce front. Les scènes qui se sont déroulées lors du Brassring ont été particulièrement hallucinantes. Des milliers de demandeurs d’emploi devaient y faire patiemment la queue d’abord pour s’enregistrer, puis pour entrer. Et ils n’étaient pas encore au bout de leurs peines car pour pouvoir converser avec un recruteur sur l’un des rares stands présents, une durée d’attente d’une heure environ était monnaie courante. Le hall n’était couvert qu’à un quart par des stands, dont pas moins de la moitié étaient occupés par des entreprises qui prodiguaient des conseils et des services d’assistance. Seules 30 entreprises avaient répondu présent, alors qu’elles étaient encore 500, il y a trois ans! Un gestionnaire de projet sans emploi a décrit l’ambiance comme suit: “Précédemment, les gens venaient ici, la tête haute et confiants en eux, pour rechercher de meilleures conditions salariales et extra-légales. Aujourd’hui, ils ont l’air de faire la file pour adresser un dernier salut à un défunt.” Qui aurait pu imaginer cela naguère encore? Ce genre de mesage est durement ressenti par les étudiants de dernière année en informatique qui devraient décrocher demain leur diplôme. Les efforts déployés à la préparation de leurs examens ne seront peut-être que de la petite bière en comparaison avec la pénible quête d’un emploi. Cela illustre bien le fait que lors du choix des études, il ne faut pas tenir compte des perspectives d’emploi que promet la formation. Et cela s’applique dans les deux sens. Un professeur d’informatique me disait cette semaine que l’intérêt pour cette discipline diminue à vue d’oeil. Mais qui sait, peut-être y aura-t-il de nouveau une pénurie d’informaticiens d’ici quatre ans?

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