Le commerce européen du CO2 suspendu en raison d’une cyber-attaque

Suite à une cyber-attaque organisée lancée sur quelques registres nationaux des transactions CO2, la Commission européenne a suspendu les transactions sur le marché européen du CO2 pour une semaine au moins. Une porte-parole a indiqué que la Commission a découvert des problèmes de sécurité dans quatorze pays membres. Pour réduire les émissions de CO2, l’Union européenne a mis en oeuvre, il y a six ans, un commerce de droits d’émission de CO2. Les entreprises peuvent vendre et acheter ces droits. Les transactions en question sont conservées dans des registres nationaux gérés par les états membres.

Suite à une cyber-attaque organisée lancée sur quelques registres nationaux des transactions CO2, la Commission européenne a suspendu les transactions sur le marché européen du CO2 pour une semaine au moins. Une porte-parole a indiqué que la Commission a découvert des problèmes de sécurité dans quatorze pays membres.

Pour réduire les émissions de CO2, l’Union européenne a mis en oeuvre, il y a six ans, un commerce de droits d’émission de CO2. Les entreprises peuvent vendre et acheter ces droits. Les transactions en question sont conservées dans des registres nationaux gérés par les états membres.

Ces derniers jours, des droits démission de CO2 ont été volés suite à des cyber-attaques lancées contre les systèmes en Autriche, Tchéquie, Grèce, Pologne et Estonie notamment. C’est ainsi qu’en Tchéquie, l’on a dérobé pour sept millions d’euros de droits. La Commission évalue que deux millions de droits d’émission maximum pourraient avoir été volés. Ce n’est pas beaucoup en comparaison avec le volume du marché, mais au prix actuel de 14 euros le droit, les dommages pourraient néanmoins atteindre les 28 millions d’euros.

En tant que régulateur du marché, la Commission a décidé de suspendre les transactions jusqu’au 26 janvier. Concrètement, cela signifie que la vente ou l’achat de droits d’émission ne pourra provisoirement plus être officialisée dans les registres nationaux. Il est cependant encore et toujours possible de négocier à terme, ce qui représente quand même 80 pour cent du marché.

Aujourd’hui, la Commission se concerte avec les experts nationaux. La Commission est, il est vrai, la coordinatrice du système, mais la sécurisation des registres incombe aux pays membres. Elle a découvert des problèmes dans 14 des 27 états membres et souhaite une mise à niveau des systèmes de sécurité dans ces pays. L’Autriche, la Tchéquie, la Grèce, la Pologne et l’Estonie font partie de ce groupe. La Commission ne désire pas mentionner les autres pays.

La Commission espère pouvoir lever rapidement la suspension pour les registres nationaux correctement protégés. La direction quotidienne de l’Union européenne estime déjà que les problèmes de sécurisation n’ont pas trop perturbé le système. “Le commerce européen du CO2 demeure un pilier fondamental de notre aspiration à réduire les émissions de gaz à effet de serre”, a expliqué la porte-parole de la commissaire européenne en charge du climat, Connie Hedegaard. Elle a rappelé que l’objectif est en fin de compte d’en arriver à un registre européen unique.

L’année dernière déjà, des attaques avaient été perpétrées dans certains pays. Selon des sources proches de la Commission, il s’agissait cependant de cas isolés. A présent, il semble qu’on ait à faire à des attaques plus organisées. L’on pense d’abord à des pirates entrant par effraction dans les systèmes informatiques, mais l’on ne peut pas exclure non plus que des collaborateurs d’entreprises aient commis des fraudes.

Accusation Entre-temps, le cabinet d’avocats bruxellois Arnauts, l’ex-cabinet Modrikamen, a assigné en référé la Commission européenne et l’Etat belge au Tribunal de première instance de Bruxelles. L’avocat Laurent Arnauts représente l’entreprise énergétique italienne The Cube Energy. L’année dernière, cette entreprise a été la victime d’un vol de droits d’émission d’une valeur de plusieurs millions d’euros.

Arnauts incrimine le fait que la Commission et les responsables des registres nationaux ont jusqu’à présent refusé de bloquer les droits dérobés et de communiquer où ces droits volés se trouvaient. La séance préliminaire a lieu aujourd’hui même. C’est la première fois qu’une partie grugée se tourne vers la Justice. L’avocat salue déjà la décision prise de suspendre le commerce des droits d’émission d’une semaine et espère pouvoir en arriver à une solution à l’amiable, peut-on lire sur un communiqué.

Source: Belga

Update: Le registre national belge a bien résisté à la cyber-attaque, selon Jan Eyckmans, porte-parole du service public fédéral Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement, qui gère le registre national des gaz à effet de serre en Belgique. “Après les attaques de l’année dernière, nous avions déjà pris des mesures supplémentaires qui semblent porter leurs fruits. Mais nous sommes quand même paralysés, puisque les transactions sont suspendues pendant une semaine.”

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