Le CIO et le défi numérique

Il n’est pas si loin le temps où le CIO et son équipe étaient considérés avant tout comme un centre de coût, un mal nécessaire au bon fonctionnement de l’entreprise.

Après avoir obtenu le rang de “Business Enabler” capable de fournir le service dont le business a besoin, le CIO est devenu le moteur de la stratégie de l’entreprise grâce à la technologie et surtout à la vitesse de son évolution. Et la tendance va même plus loin puisque le CIO est même considéré comme un des initiateurs principaux de cette stratégie.

Ce changement de paradigme a eu une influence sur le “know-how” du CIO: en plus de sa vision sur la technologie et ses évolutions, il affiche maintenant des compétences en marketing, en business analysis, en business process, etc.

CIO versus CMO: ou quand la technologie soutient le marketing de l’entreprise

Ce n’est plus un secret pour personne, l’ère numérique bouleverse le marketing. L’analyse continue du flot de données (CRM & big data) sur le comportement des clients quand ils interagissent via leur mobilité ou les réseaux sociaux permet de corriger presqu’en temps réel les engagements et l’offre de l’entreprise.

La perception d’une campagne de communication se mesure en temps réel. La pertinence des messages est fortement accrue grâce à la connaissance des cibles. C’est tout l’écosystème de la relation client – fournisseur qui change.

CIO versus CFO: ou quand la technologie soutient la gestion de l’entreprise

La simplification des processus généraux de l’entreprise au travers de workflows numérisés a créé une dynamique et une réactivité dans les prises de décision sans précédent. Le rapprochement continu des bases de données offre des tableaux de bord qui permettent de piloter l’entreprise avec la meilleure trajectoire.

CIO versus CTO: ou quand la technologie soutient les filières de production de l’entreprise

Les chaînes de production, de l’alimentation jusqu’à la distribution, sont contrôlées par le système d’information de manière à augmenter l’efficacité et l’efficience.

En parallèle, les entreprises disposent d’un patrimoine d’informations qui, bien exploité, leur apporte la capacité d’innovation indispensable à leur survie même.

Le point commun de ces différents rôles au sein de l’organisation est qu’ils gèrent, analysent et exploitent tous des données. Seule la finalité diffère. Le système d’information est devenu le point central de toute organisation. Géré comme les joyaux de la couronne, l’intégrité, la confidentialité et l’accessibilité au SI sont autant de garanties de la pérennité de l’activité.

La RTBF n’échappe évidemment pas à ces grandes tendances; elle les devancerait même par certains côtés. L’acronyme CIO n’y est d’ailleurs pas utilisé. Le titre qui apparaît sur ma carte de visite est: Directrice générale des Technologies et Exploitation.

CIO versus CMO: ou quand la technologie soutient le marketing de l’entreprise.

La transformation numérique de l’institut nous a amenés à concentrer nos forces vives technologiques en une seule entité qui soutient aussi bien le coeur de métier de la RTBF, à savoir, créer du contenu, que le domaine informatique général. Tout ce qui a trait à la technologie est de ma responsabilité, tant au niveau du système d’information que des chaînes de fabrication et de distribution des différents médias.

Depuis la création de cette organisation en 2009, je siège au Comité de direction. Ainsi, je suis impliquée dans toutes les orientations et les décisions de l’entreprise. Une partie importante de la stratégie s’appuie sur des évolutions technologiques et les projets qui en découlent sont confiés à mon équipe.

Ma vision de l’avenir est que la tendance va encore s’amplifier à la RTBF comme ailleurs. La maîtrise des volumes de données générées est telle qu’il faudra centraliser leur lecture et leur interprétation dans un immense datawarehouse que seul est capable de dompter un CIO.

Les technologies sont partout ; elles soutiennent un nombre croissant des processus des entreprises modernes. Si des silos existent encore en leur sein, ils ne sont que les vestiges d’une organisation appelée à disparaître. Isolés dans leur tour, les CxO rateront le train du défi numérique.

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