Le Belge a encore trop peu confiance dans les paiements avec le smartphone

© Bancontact
Pieter Van Nuffel Journalist DataNews

La carte de banque avec code pin reste – et de loin – le moyen de paiement le plus populaire en Belgique. Voilà ce qui ressort de l’Enquête sur les Paiements 2017 de Bancontact. 1 pour cent seulement de tous les paiements Bancontact dans notre pays se fait de manière mobile.

En matière de paiements, le Belge a des habitudes bien ancrées. Un Belge sur deux paie quasiment toujours de la même manière. La carte Bancontact avec code pin reste très largement le mode de paiement le plus populaire chez nous (64 pour cent). Les paiements en espèces suivent avec un pourcentage nettement plus faible (13 pour cent).

Les paiements en espèces perdent de leur popularité surtout chez les jeunes consommateurs. Pas moins de 77 pour cent des 18-34-ans dans notre pays indiquent en effet qu’ils n’ont que peu, voire pas d’argent liquide en poche. C’est ce que révèle une enquête en ligne effectuée en septembre par le cabinet d’études iVOX auprès de 1.000 Belges, à la demande de Bancontact. Cette enquête sera désormais répétée chaque année, afin de cartographier l’évolution des paiements en Belgique.

Même si 1 pour cent seulement de tous les paiements par Bancontact dans notre pays se fait de manière mobile, le paiement avec le smartphone connaît malgré tout du succès. Sur l’ensemble de l’année 2016, Bancontact a enregistré 3,5 millions de transactions via son appli gratuite, alors que cette année, il y en déjà eu 1 million par mois. La moitié (53%) des personnes interrogées estime qu’elle paiera à l’avenir plus souvent de manière mobile (avec code pin).

La sécurité est-elle synonyme de code pin?

Le facteur qui empêche encore la grande percée des paiements mobiles ou sans contact, c’est la perception de la sécurité. Dans la tête des Belges, la sécurité est encore et toujours synonyme de code pin, une étape qui ne s’avère pas toujours nécessaire en cas de paiement mobile ou sans contact. Plus de 8 Belges sur 10 trouvent qu’il faudrait toujours saisir un code pin, lorsqu’on ne paie pas en espèces. En même temps, la moitié des Belges (47 pour cent) utilise depuis des années déjà le même code pin pour toutes leurs cartes de paiement.

En cas de paiements avec carte et code pin, on effectue encore soi-même une manipulation de contrôle. On a donc le sentiment d’avoir encore tout en main. Avec les toutes nouvelles technologies de paiement, les mécanismes de sécurité ne sont plus visibles et sont incorporés au système même. La responsabilité passe ainsi pleinement entre les mains des banques et/ou des opérateurs de cartes. Voilà qui nécessite une adaptation psychologique pour les utilisateurs, surtout s’ils sont plus… âgés”, explique Nicolas Van Zeebroeck, professeur Innovation & Digital Business à la Solvay School de Bruxelles.

A peine 3 Belges sur 10 (31 pour cent) pensent que les paiements mobiles ou sans contact sont aussi sûrs que les méthodes de paiement ‘classiques’. Ceux qui s’y sont déjà essayé, sont assez souvent positifs. Chez les personnes utilisant une appli de paiement, on en est à 46% et chez celles qui paient sans contact, on atteint même les 55%.

Cette préoccupation ne se justifie pas, insistent les experts technologiques. “Les nouvelles technologies de paiement offrent tant d’options de protection supplémentaires que l’aspect sécurité ne doit plus être un souci prioritaire”, déclare l’entrepreneur technologique Peter Hinssen. Nicolas van Zeebroeck affirme lui aussi que la sécurité des transactions mobiles ou sans contact est de top-niveau.

Plus le Belge est jeune, plus il trouve le paiement mobile pratique. Les nouvelles générations vont modifier intrinsèquement le mode de paiement, selon Peter Hinssen: “Les banques accueillent progressivement un nouvel ensemble de clients qui ont une entière confiance dans l’économie des applis. Selon moi, cela représente une très belle opportunité pour développer un nouveau modèle comportemental.”

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