Laffaire Gemplus

Laffaire Gemplus ne cesse de rebondir. Un reportage en prime time de France 2 avait révélé au grand jour, fin de lannée dernière, des inquiétudes déjà relayées depuis des mois par une partie des employés du leader mondial

Un reportage en prime time de France 2 avait révélé au grand jour, fin de lannée dernière, des inquiétudes déjà relayées depuis des mois par une partie des employés du leader mondial de la carte à puce ou par des sites internet spécialisés dans la guerre économique le fonds de pension texan TPG, devenu le premier actionnaire du groupe avec un peu plus de 25%, est accusé de vouloir piller la technologie française au profit de ladministration américaine. Des syndicalistes pointent en particulier le passé dAlex Mandl, le CEO de Gemplus, qui a auparavant dirigé In-Q-Tel, un fonds dinvestissement créé par la CIA. Mais le principal accusateur nest autre que Marc Lassus, le fondateur de Gemplus, entre-temps débarqué de la société, qui a fait son mea-culpa pour la confiance aveugle accordée aux actionnaires américains, perçus à lépoque comme un nécessaire strapontin vers un marché US encore vierge. Alors, fantasme de pillage américain ou simple logique capitaliste dexpansion économique ? A la demande du comité dentreprise de Gemplus, le Tribunal de commerce de Marseille a mandaté la semaine dernière deux experts comptables afin de réaliser un audit. Ceux-ci auront trois mois pour se prononcer sur des soupçons de recapitalisation de la filiale américaine par Gemplus France et de fuite de brevets vers létranger, ainsi que sur la justification économique des derniers plans sociaux. Du côté de la direction de Gemplus, on ne sétonne pas de ces attaques aux motivations diverses. Une source interne confie ne pas croire à une volonté délibérée de pillage technologique, tout en affirmant – beau paradoxe – quune technologie jugée trop européenne – et liée à la sécurité!- ne pourrait jamais percer aux Etats-Unis…Quoi quil en soit, la facture de laffaire Gemplus est déjà lourde lex-fleuron technologique français a licencié des centaines demployés (dont 40 la semaine dernière en Belgique), et a vu son chiffre daffaires et son cours de bourse seffondrer.

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