La vidéo internet dope l’IP

L’an prochain, les particuliers achemineront pour la première fois davantage de trafic IP sur l’internet que les entreprises. En cause surtout les applications de vidéo internet comme YouTube et les solutions de vidéo en ‘peer to peer’.

L’an prochain, les particuliers achemineront pour la première fois davantage de trafic IP sur l’internet que les entreprises. En cause surtout les applications de vidéo internet comme YouTube et les solutions de vidéo en ‘peer to peer’.

Un utilisateur professionnel fait transiter en moyenne quelque 10 Mo par heure en trafic courriel, intenet et échange de documents. Et lorsque l’on prend en compte la vidéo, on atteint de 25 à 50 Mo par heure. “Avec l’arrivée de la téléprésence, qui absorbe de 20 à 30 Mbit/s, les chiffres explosent. Faites le compte pour une visioconférence de 2 heures”, explique Jaak Defour de l’Internet Business Consulting Group de Cisco. Une récente étude de Cisco, intitulée “Global IP Traffic Forecast” montre que les entreprises représentent chaque année près de 5 exa-octets de trafic IP. Soit 5.000 milliards de Mo, ou encore le nombre total de mots exprimés par l’être humain depuis l’arrivée de la vie sur Terre.

La hausse du trafic ‘peer to peer’ et le recours à la vidéo vont cependant voir les utilisateurs particuliers dépasser cette barre dès l’an prochain, au point même que les personnes privées vont surpasser les utilisateurs professionnels en matière de trafic IP. “Le trafic IP double tous les deux ans. Et d’ici 2011, le volume de données qui transiteront sur le réseau IP mondial sera cinq fois supérieur à celui de l’an dernier. La vidéo fait clairement office de locomotive et le moteur de la croissance est sans conteste le grand public”, relève encore Jaak Defour.

Et si l’on entend souvent dire que l’internet finira par être paralysé en raison de la hausse du trafic IP, il s’agit pour l’instant encore d’une fausse alerte. “Le réseau devient clairement la plate-forme. La question est de savoir si la qualité de l’infrastructure permettra de supporter la demande. Reste que la technologie est toujours plus performante et moins chère, du fait des lois économiques. Le marché s’étend et la productivité augmente”, ajoute Defour.

En dépit de la mode des solutions de voix sur IP, le trafic IP ne s’en trouve que faiblement impacté. En effet, celles-ci ne représentent que 10% du volume IP. “Dans des pays comme la France, la VoIP décolle et s’approprie déjà de 30 à 40% du trafic téléphonique classique.” En Belgique, où le duopole Belgacom-Telenet constitue un frein, ce pourcentage est sensiblement moindre. “Finalement, l’individu moyen n’appelle que 2 à 3 minute et ne consomme que quelques dizaines de Kbit/s. L’impact est donc relativement minime”, dixit Jaak Defoor. A noter d’ailleurs que les consommateurs d’Europe occidentale utilisent davantage la VoIP depuis l’an dernier que les Américains où les câblos jouent un rôle prépondérant.

Au niveau de la vidéo internet, l’étude précise que l’Europe occidentale se laisserait davantage séduire que les Etats-Unis. De même, elle ne met pas en évidence le rôle déterminant des communications de données mobiles. “Le 3G en est toujours à ses balbutiements. L’utilisation moyenne est 1.000 fois inférieure à celle de la ligne internet fixe.” Pour l’instant, le trafic internet mobile est presque exclusivement le fait d’ordinateurs portables connectés à des ‘hotspots’. En attendant sans doute le 3,5G (‘high speed download & upload packet access’) qui devrait prendre son envol l’an prochain. Cisco avait envisagé voici quelques années de s’associer à Motorola pour pénétrer l’infrastructure réseau 3G, mais n’a jamais réussi. D’où sans doute sa volonté de s’imposer dans la technologie Wimax. “A terme, Cisco jouera certainement un rôle sur ce marché, estime encore Defour. Même si ce succès viendra surtout des pays en développement. Cela dit, certains telcos américains y croient aussi.” Quoi qu’il en soit, le trafic IP mobile ne représentera toujours dan 4 ans qu’1% du trafic IP total. Le réseau fixe a donc encore de beaux jours. “Tous les telcos sont convaincus qu’il faudra attendre 2010 ou 2011 pour basculer vers un réseau totalement IP, même Belgacom”, conclut Defour.

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