La Silicon Valley ressent la méfiance européenne

Pieterjan Van Leemputten

Les entreprises technologiques américaines lancent une offensive de charme vis-à-vis de l’Europe. Ce n’est pas superflu car depuis le scandale de la NSA, les utilisateurs et gouvernements européens y accordent nettement moins de confiance.

Les entreprises technologiques américaines lancent une offensive de charme vis-à-vis de l’Europe. Ce n’est pas superflu car depuis le scandale de la NSA, les utilisateurs et gouvernements européens y accordent nettement moins de confiance.

C’est le journal Financial Times qui annonce aujourd’hui en avant-première la première d’une série d’articles portant sur la résistance à laquelle les entreprises technologiques américaines doivent faire face, lorsqu’elles veulent croître à l’échelle internationale. Le journal évoque la période dorée des vingt dernières années, qui connaît une volte-face depuis le dévoilement de l’espionnage de la NSA.

Le fait que plusieurs secteurs traditionnels soient ‘abordés’ par des startups américaines (par exemple Uber) joue aussi un rôle. Il y a aussi l’image des grandes sociétés technologiques américaines (et leurs fondateurs) qui gagnent beaucoup d’argent en Europe, tout en éludant le fisc, même si cela se passe souvent de manière légale. Tout cela fait en sorte que les Européens se montrent ces derniers temps assez sceptiques à l’égard de ce qui vient des Etats-Unis.

Les grandes entreprises technologiques sont assez étonnamment d’accord avec cette analyse. C’est ainsi que la semaine dernière, Google a entamé en Europe une tournée consacrée au respect de la vie privée et à la sécurité, mais d’autres firmes ont elles aussi conscience de devoir prendre leurs distances vis-à-vis de certaines choses. Microsoft a intenté par exemple trois procès au gouvernement américain à propos du scandale de la NSA. Eric Schmidt de Google évoque par ailleurs dans le journal combien il était insensé de la part des Américains de penser qu’ils pourraient espionner à une telle échelle, sans que cela se sache.

Pour des entreprises telles Google, Facebook et Microsoft, il est évidemment d’une importance cruciale qu’elles se distinguent. Un Européen préoccupé est en effet quelqu’un qui utilisera de manière moins active les services américains et qui rapportera donc moins d’argent.

L’on est donc arrivé à un moment-charnière. Jim Breyer, un ex-investisseur dans Facebook, fait observer qu’une nouvelle ère s’ouvre en matière de confidentialité et de sécurité, où les nouvelles entreprises développeront leurs produits en se focalisant davantage sur ces points précis.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire