La scarlatine touche Belgacom

Plus de 1.000 EUR par abonné: tel est le prix payé par Belgacom pour chaque client Scarlet. Soit un prix incroy-ablement élevé pour des utilisateurs finaux qui s’étaient tournés vers Scarlet par mécontentement envers l’opéra-teur dominant.

Plus de 1.000 EUR par abonné: tel est le prix payé par Belgacom pour chaque client Scarlet. Soit un prix incroy-ablement élevé pour des utilisateurs finaux qui s’étaient tournés vers Scarlet par mécontentement envers l’opéra-teur dominant.

Et si le retour sur investissement de ces 185 millions EUR d’investissement peut poser question, la domination croissante sur le marché du haut débit fait elle de moins en moins débat. Car si Belgacom affichait déjà une inso-lente présente de 55% sur le marché du haut débit, il s’approprie à nouveau 4 points supplémentaires. Si l’on tient compte des 30% de Telenet, il ne reste donc plus que des miettes pour la concurrence. Ne reste au conseil de la concurrence – s’il porte bien son nom – d’autre alternative que de bloquer cette reprise. Car il est acceptable de voir la concurrence s’étioler encore dans un pays où règne un duopoile ainsi que des tarifs élevés et où l’avance en matière de haut débit international ne cesse de fondre.

Lorsque Scarlet a introduit voici quelques années son offre Scarlet One avantageuse, intégrant téléphonie fixe, haut débit et ultérieurement GSM, Belgacom l’avait assignée en justice devant les tribunaux de Vilvorde. Ce faisant, Belgacom montrait pour la première fois combien elle craignait un concurrent proposant pour la première fois un service original. Ce qui explique sans doute que ce soit précisément ce concurrent qui l’intéressait. Car de très nombreux abonnés de Belgacom s’étaient tournés vers Scarlet, qui fut d’ailleurs un moment submergée et connut de sérieux problèmes de réseau, outre qu’elle disposait d’un département de support totalement incompé-tent.

La “scarlatine” , qui n’était au départ qu’un rhume insignifiant, s’est rapidement propagée à l’ensemble du corps et s’est en outre révélée contagieuse. Pas étonnant dès lors que Belgacom ait décidé d’intervenir. Le conseil de la concurrence aurait tout intérêt à refuser l’opération de rachat de Scarlet, surtout par Belgacom. Même si l’on peut se demander si un autre opérateur serait disposé à mettre le même montant sur la table. À propos, savez-vous que Bessel Kok est depuis deux ans président du conseil d’administration de Scarlet? Un Bessel Kok qui fut jusqu’en ’95 CEO de Belgacom. Sera-t-il intervenu dans les négociations… et aura-t-il suggéré cette somme élevée? Ceci dit par parenthèse…

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