La plus grave attaque ‘déni de service’ jamais perpétrée

Pieterjan Van Leemputten

L’inimitié entre l’organisation anti-spam Spamhaus et l’hébergeur néerlandais Cyberbunker semble s’aggraver avec l’attaque ‘déni de service’ la plus importante jamais lancée.

Au fil des ans, Spamhaus s’est taillé la réputation d’une organisation de bénévoles qui aide à contrer les adresses IP à l’origine de spam (pourriels) avec l’aide de listes noires. Et aux Pays-Bas, des services d’hébergement et autres sont proposés par Cyberbunker, une entreprise installée dans un ancien bunker datant de la guerre froide. Cette entreprise n’impose aucune limite à ses clients, exception faite du stockage de matériel pédophile et terroriste. Manifestement, Spamhaus a récemment repris les adresses IP de Cyberbunker dans sa liste des adresses de spam, ce qui fait que de nombreux cyber-services ont bloqué le trafic en provenance de Cyberbunker.

Au cours du mois de mars, Spamhaus a été alors la cible d’une attaque ‘déni de service’ distribuée (attaque DDOS), attribuée à Cyberbunker. L’attaque DDOS s’est distinguée par une agression ciblée des serveurs DNS de Spamhaus avec des flux de données inédits caractérisés par des débits allant jusqu’à 300 Gbps. Une attaque DDOS a en général pour but de rendre un site inaccessible en le bombardant littéralement d’un très grand nombre de demandes d’accès ou en le submergeant de données. Spamhaus aurait résisté à l’attaque en faisant appel notamment à l’infrastructure de tiers (dont Google, d’après les rumeurs). Cinq forces de police se concentreraient par ailleurs sur cette affaire.

Dans une interview accordée au New York Times, un porte-parole des agresseurs aurait accusé Spamhaus ‘d’influence abusive’. Du reste, ‘personne n’a jamais chargé Spamhaus de déterminer ce qui peut se trouver sur internet ou non. L’organisation s’est mise elle-même dans cette position en se faisant passer pour une combattante du spam.’

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