‘La NSA s’introduit dans 70 pour cent de tous les réseaux GSM’

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Pieterjan Van Leemputten

La NSA et son pendant britannique GCHQ ont piraté une grande partie des réseaux GSM existants, y compris en Belgique. Dans ce but, des collaborateurs des entreprises télécoms ont été mis sur écoute.

Voilà ce que révèle The Intercept, le site d’actualité qui avait déjà publié les dénonciations d’Edward Snowden. En tout, 701 des quelque 985 réseaux GSM dans le monde ont été ‘craqués’ au moyen d’un système de mise sur écoute baptisé Auroragold.

Des documents cités, il apparaît que le service recherche en l’occurrence des points faibles dans ce genre de système de communication. Il est même question d’implémentation de ce type de faille. Ces pratiques – découvrir des fuites et les dissimuler – sont généralement désapprouvées par les spécialistes de la sécurité, parce que d’autres pirates pourraient abuser des mêmes failles.

Collaborateurs espionnés

Pour pirater ces réseaux mobiles, des employés télécoms ont été espionnés. C’est ainsi que l’on a retrouvé des messages provenant de plus de 1.200 comptes e-mail de personnes qui travaillent pour de grandes entreprises télécoms. La GSMA, le groupe de défense des intérêts du secteur GSM, figure aussi parmi les victimes.

The Intercept fait observer finement que la GSMA, qui s’occupe activement aussi à fixer des standards internationaux, reçoit pour l’instant de l’argent des Etats-Unis pour développer une technologie de protection de la vie privée. L’on ne sait cependant pas de quelle protection il s’agit.

Un porte-parole de la NSA a déclaré à The Intercept que la NSA ne collecte que des informations autorisées par la loi, afin de se défendre ainsi contre tout acte d’espionnage, quelle que soit la technologie utilisée. Permettez-nous de faire remarquer ici que depuis les attentats du 11 septembre, les Etats-Unis autorisent légalement quasiment tout, dès qu’il y a le moindre soupçon de terrorisme.

C’est ainsi que depuis mai 2012, la NSA a donc pu collecter la connaissance technique requise sous-jacente à quelque septante pour cent de tous les réseaux mobiles. L’opération par laquelle des collaborateurs télécoms sont mis sur écoute, remonte, elle, à 2010 déjà.

En Belgique, la NSA peut également sans problème s’introduire sur nos réseaux mobiles. Sur une carte mondiale indiquant le pourcentage des réseaux espionnés, notre pays se voit attribuer la note ’75 pour cent ou plus’. Les pays qui nous entourent, figurent, eux, dans la catégorie ’26-50 pour cent’.

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