La navigation maritime veut en revenir aux ondes radio par crainte des pirates

Le porte-conteneurs A.P. Moller-Maersk a été en juin la victime d'un piratage à l'échelle mondiale. © REUTERS

Une attaque de hackers pourrait avoir de graves conséquences sur la navigation maritime qui utilise les signaux GPS. La solution pourrait être une technique datant de la Seconde Guerre Mondiale et basée sur les bons vieux signaux radio.

Les navires recourent au GPS et aux systèmes de satellites apparentés pour naviguer, mais contrairement aux avions, ils ne disposent pas d’un système de réserve en cas de problème. Des spécialistes affirment que les signaux GPS relativement faibles peuvent être aisément bloqués, interceptés ou manipulés par des pirates.

En Corée du Sud, on travaille actuellement sur un système de navigation alternatif sur base des ondes radio. Le système eLoran repose en fait sur le système Loran datant de la Seconde Guerre Mondiale. L’inconvénient des ondes radio, c’est qu’elles sont nettement plus imprécises, mais le signal est par contre en moyenne 1,3 million de fois plus puissant que le GPS et de ce fait beaucoup plus difficile à contrer.

Le fait qu’il ne s’agit pas d’un problème purement théorique, a été démontré le mois dernier encore, lorsqu’un bateau naviguant sur la Mer Noire a signalé aux gardes-côtes que son signal GPS était perturbé. Vingt autres navires dans cette zone auraient connu les mêmes difficultés. On ne sait toutefois pas si c’est l’oeuvre de hackers.

Le fait que des cyber-attaques peuvent menacer la navigation maritime a été prouvé d’une autre manière encore, lorsque le porte-conteneurs A.P. Moller-Maersk fut la victime d’un piratage mondial, qui paralysa également les terminaux de la filiale APM situés à Rotterdam.

Dans le sillage du système eLoran sud-coréen, qui ne se trouve pas encore en phase de test, on prépare dans d’autres pays aussi des alternatives au GPS sur base des ondes radio. Les Etats-Unis élaborent ainsi une législation à propos d’un projet propre, alors que la Russie a vu ses initiatives provisoirement échouer en raison des coûts élevés. Quant à la Grande-Bretagne, elle envisage un réseau européen, mais sans réel résultat jusqu’à présent.

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