La NASA désactive son dernier mainframe

Guy Kindermans Rédacteur de Data News

L’agence aéronautique américaine NASA désactivera ce mois-ci son dernier mainframe, un IBM Z9.

L’agence aéronautique américaine NASA désactivera ce mois-ci son dernier mainframe, un IBM Z9.

En arrêtant son dernier mainframe, la National Aeronautics and Space Agency américaine met fin à toute une époque. Selon Linda Cureton, CIO de la NASA, cette décision permettra d’économiser quelque 5,5 millions de dollars par an. En outre, la disponibilité (ou plutôt l’indisponibilité) d’experts en mainframes a également joué un rôle.

Le système a encore été exploité pour un certain nombre d’applications critiques (dont la tenue à jour des ‘blue prints’, alias les bleus, des diverses installations et de l’équipement au sol depuis 1982) et d’autres encore pour consulter les données héritées (financières et contractuelles). En collaboration avec une entreprise spécialisée, Netlander, le tout a été transféré vers un environnement basé Windows, et ce sans interruption des services.

Cette désactivation met donc fin à l’ère des mainframes à la NASA, au cours de laquelle IBM a joué un rôle en vue depuis quasiment le début. C’est ainsi que les premiers mainframes IBM à base de transistors – la série IBM 709x – furent déjà utilisés par la NASA lors des programmes de vols spatiaux habités au début des années soixante. Il y eut ensuite l’apogée du projet Apollo pour les vols lunaires habités, lorsque la NASA utilisa cinq modèles IBM System/360 75 (et 95), à l’époque les ordinateurs les plus rapides au monde. Ils furent exploités pour le calcul des trajectoires de vol notamment, ainsi que pour la gestion de la communication entre tous les instituts et les véhicules spatiaux, ainsi que pour le contrôle de l’état de santé des astronautes. L’utilisation d’un mainframe était un must à l’époque, et ce tant pour la puissance de calcul nécessaire que pour la fiabilité d’exploitation élevée qu’il offrait. Lors du projet Apollo, quelque 3.500 collaborateurs d’IBM travaillaient à la NASA.

Par ailleurs, l’on peut aujourd’hui calmement débattre sur ce que représente exactement la notion de ‘mainframe’. Les trois principales caractéristiques d’un tel système, à savoir la fiabilité, la disponibilité et la capacité de service, peuvent être aussi assurées par d’autres systèmes que des mainframes, alors que des dispositifs comme des machines virtuelles, hyperviseurs, etc. sont aussi proposés depuis peu dans tous les environnements possibles.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire