La maîtrise de la balle

Il était kinésiste, il apprenait la technique du ballon aux jeunes joueurs du KV Malines et c’est lui que choisit John Cordier pour stimuler la vente chez Telindus à Anvers.

Il était kinésiste, il apprenait la technique du ballon aux jeunes joueurs du KV Malines et c’est lui que choisit John Cordier pour stimuler la vente chez Telindus à Anvers.

Chaque semaine, Cordier lui soumettait des photos de bourgmestres, d’importants acheteurs ou de responsables du port. Il devait les mémoriser, afin de pouvoir leur accoler un nom et un surnom la semaine suivante. Aujourd’hui, il est responsable d’un chiffre d’affaires de 720 millions EUR générés par les 500 plus importants groupes de Belgique. Jan De Schepper régna en toute modestie sur Telindus. Son départ de chez Belgacom marque la victoire du pragmatisme procédural sur l’extrême orientation client.

En même temps qu’il met fin à l’un des rachats les plus curieux de l’histoire belge. Une attaque hostile d’une entreprise publique sur une entreprise industrielle privée. Le succès a-t-il été au rendez-vous? Belgacom a en tout cas réussi à asséner un fameux coup à la concurrence, à tirer complètement la couverture à elle et à mettre d’un coup la main sur une solide branche d’intégration. Il s’agissait là d’un puissant coup stratégique, aveugle à la fière et entêtée Telindus. De nombreux responsables ont quitté le navire, ce qui arrive souvent lors de rachats. Des filiales ont été fermées, et l’on a recherché la rentabilité, qui a toujours été un point faible, aujourd’hui encore. C’est ainsi que BT Global Services ne parvient pas mieux à atteindre des marges de survie. Les opérateurs télécoms qui se ruent sur l’intégration, ne savent souvent pas comment l’aborder, où commencer, voire où finir. Incorporer tout dans des procédures et des processus. Les clients se muent alors en… trouble tickets.

Telindus (n’est-il pas à présent temps d’ensevelir cette appellation sous les neiges d’antan?) laissait tomber quasiment tout, quand un client demandait de l’aide, pour s’y précipiter avec une équipe d’intervention. Elle était vraiment très, très rapide sur la balle. C’est précisément cette maîtrise que les entreprises ICT pourraient nettement améliorer. En fin de compte, l’IT, comme tous les autres secteurs, est un jeu humain. Et ces personnes ne peuvent être réduites à l’état de procédures ou de… trouble tickets.

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