La Justice américaine privilégie la brèche d’un navigateur à un procès pour pédopornographie

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Pieterjan Van Leemputten

Les autorités américaines vont probablement renoncer à un procès intenté contre un site web proposant du contenu pédopornographique. La raison en est que si elles n’agissaient pas ainsi, elles devraient expliquer comme elles ont abusé d’une brèche dans le navigateur Tor.

Le procès avait été intenté contre Playpen, un site web hébergé aux Etats-Unis et actif dans le ‘dark web’ (le web profond). Les autorités américaines ont réussi à en confisquer le serveur, tout en laissant le site encore actif pendant un peu moins de deux semaines, afin de connaître l’identité de ses visiteurs.

Pour ce faire, elles ont exploité ce qu’on appelle en jargon une ‘network investigative technique’ (technique d’investigation de réseaux), un synonyme… édulcoré du terme malware. Ce maliciel a pu en effet identifier les visiteurs du site en exposant entre autres leur adresse IP. Et ce, alors que Tor, le navigateur qui permet d’accéder au web profond, a précisément comme but de garder l’anonymat des utilisateurs.

Mais le procès risque à présent de finir en eau de boudin car si la Justice américaine veut utiliser la preuve obtenue via cette brèche, elle doit aussi rendre public le code-source de cette dernière.

Le navigateur Tor est du reste basé sur Firefox. Le risque existe par conséquent que la brèche puisse également être exploitée, pour espionner les utilisateurs (légitimes) de Firefox. En mai dernier déjà, Mozilla, l’entreprise à l’initiative de Firefox, avait par conséquent demandé de partager en confiance avec eux des informations relatives à la brèche utilisée.

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