La douane américaine veut savoir ce que vous faites sur Facebook

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Pieterjan Van Leemputten

Se rendre aux Etats-Unis s’avérera bientôt encore plus ardu pour quiconque s’est déjà exprimé sans guère de retenue sur Twitter ou sur Facebook. Le pays va en effet exiger que tout qui souhaite le visiter, révèle ses comptes de médias sociaux. Les données sur ces comptes seront également utilisées.

Il s’agit en première instance d’un nouveau formulaire de visa, fait observer l’organisation de défense du respect de la vie privée Access Now. Dans sa version provisoire, l’on trouve en tout cas un champ où les visiteurs doivent indiquer leurs comptes de médias sociaux, tels Twitter et Facebook.

En même temps, la douane et la protection des frontières américaines préparent aussi une proposition en vue de pouvoir conserver les données des médias sociaux et de les partager avec d’autres services gouvernementaux et ce, tant en vrac qu’au cas par cas.

‘Avez-vous déjà exécuté un génocide?’

Quiconque se rend aux Etats-Unis, se voit assez souvent soumettre ce genre de questionnaire à bord de l’avion. Outre votre adresse actuelle, votre adresse de séjour aux Etats-Unis, les pays que vous avez visités, votre numéro de téléphone, votre adresse e-mail, le nom de votre employeur et d’autres questions encore, les Etats-Unis veulent aussi savoir à chaque fois si vous avez déjà pris part à des activités terroristes, d’espionnage, de sabotage ou à des génocides.

La mesure est compréhensible actuellement, où l’on passe plus de temps sur Facebook qu’à consulter notre boîte mail. Et ce, même si la rédaction toujours critique de Data News se demande si des personnes qui planifient réellement des opérations terroristes ou scandent ‘Mort à l’Amérique!’ sur Twitter, complètent de bonne foi ce genre de formulaire.

Nous conseillons néanmoins à nos lecteurs de faire preuve de prudence dans leurs déclarations sur les médias sociaux durant les semaines qui précèdent leur départ vers le pays de l’oncle Sam. En 2012, un couple irlandais s’en était par exemple vu refuser l’entrée après qu’ils aient plaisanté à propos de ce dernier sur Twitter.

Données de médias sociaux

L’on ne sait en tout cas pas combien et quelles données les services douaniers peuvent bien tirer des médias sociaux. En principe, il s’agit en général d’infos disponibles publiquement. Mais comme on le sait, les principales entreprises de médias sociaux, à savoir Facebook, Twitter, YouTube, Instagram, Snapchat, etc., sont d’origine américaine et elles se doivent de collaborer, si le gouvernement leur soumet un mandat judiciaire, au cas où il y aurait un motif pour examiner de plus près un visiteur. Et si cela ne marche pas, les autorités américaines sortent alors habituellement leur boîte à malice moins légale.

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